Tournage, fraisage, électro-érosion, rodage, rectification… au sein du groupe beaujolais HPM, "le cœur de métier, c'est l'usinage mécanique de haute précision", explique son dirigeant Guillaume de Fleurieu.
Travaillant principalement pour quatre grands secteurs - l'aéronautique, la défense, le luxe et le nucléaire – HPM regroupe les filiales Comera (Arnas), CBP (Vindry-sur-Turdine) et Erma (basé à Claix, dans l'Isère) qui ont fusionné en fin d'année dernière, ainsi que PMT en Tunisie. Au total, ce sont environ 120 collaborateurs qui font vivre le groupe, pour un CA global de 13,5 M€.
Quand on parle de haute précision mécanique, il faut s'imaginer des pièces à la géométrie complexe, sur lesquelles la marge d'erreur autorisée est infime : "Généralement, elle de l'ordre du centième de millimètre, voire inférieure. Sur bon nombre de pièce, nous avons une tolérance de l'ordre de 5 microns (µm)", souligne le dirigeant du groupe. À titre de comparaison, l'épaisseur moyenne d'un cheveu humain varie entre 50 et 100 µm.
Carnet de commandes plein et manque de personnel
Les clients d'HPM vont du leader mondial de l'horlogerie de luxe, pour lequel le groupe fait de l'étude et réalise de l'outillage servant à produire les différentes pièces des montres, à de grands groupes industriels tels que Safran ou Nexter.

Le groupe fabrique notamment des kits montés sur le système de tir du Caesar, canon que l'armée française fourni à l'Ukraine. Definvest, le fonds d'investissement du ministère des Armées, est d'ailleurs entré au capital d'HPM, identifiée comme PME stratégique pour la défense française. "On fabrique entre 20 et 40 kits par an pour le canon, donc ce n'est pas énorme, souligne Guillaume de Fleurieu. Mais on commence à voir une augmentation de ce marché".
Depuis quelques mois, le groupe est fortement sollicité par des entreprises ne faisant pas partie de son portefeuille de clients. "On ne peut malheureusement pas les prendre car nous sommes coincé par le recrutement, pointe le dirigeant. Cela fait 50 ans que l'industrie ne fait plus rêver". Manque de jeune dans la filière, du fait notamment de la fermeture de nombreuses écoles, mais aussi mauvaise réputation autour des salaires, des cadences… Le groupe, dont les perceptives économiques sont en progression – ses prévisions de CA sont à + 10 % pour les années à venir – ne peut pour l'instant pas viser de nouveaux marchés faute de bras.
L'entreprise tente de pallier ce manque de personnel en embauchant des profils issus de reconversion. Ainsi, une nouvelle employée anciennement responsable ressources humaines, a récemment débuté chez Erma. "L'important, pour travailler chez nous, c'est d'avoir une tête bien faite et l'envie d'apprendre", conclut le dirigeant.