Les familles devront débourser 2,50 euros si un enfant participe à ces ateliers, 2 euros par enfant si plusieurs y prennent part. Votée tout récemment en conseil municipal, cette mesure prendra effet à la prochaine rentrée scolaire, en septembre.
Rappelons que ces activités périscolaires sont le fruit de la réforme des rythmes scolaires. Celle-ci a entériné le principe d'un raccourcissement du temps passé quotidiennement sur les bancs de l'école de trois quarts d'heure. Villefranche a décidé de regrouper la durée totale sur un seul après-midi (de 13 h 30 à 16 h 30) pour des impératifs d'organisation et d'efficacité. En 2014-2015, ces activités sont gratuites.
"Par honnêteté, il était hors de question de mettre les gens devant le fait accompli et de faire payer les familles sans savoir combien cela allait coûter. Etant entendu qu'il est hors de question d'être bénéficiaires sur leur dos", a souligné Sophie Lutz, adjointe en charge de affaires scolaires, en forme de préambule. "Dans nombre de communes, comme à Gleizé, Limas, Arnas ou Saint-Georges-de-Reneins, ces activités étaient payantes dès cette année. Nous avons pour notre part toujours dit que nous ferions un point et que nous prendrions notre décicison en fonction du coût réel pour la collectivité", a complété le député-maire Bernard Perrut.
Une facture à 555 000 euros
Des certitudes financières, la ville de Villefranche dit désormais en avoir suffisamment pour trancher. "Après sept mois de fonctionnement, le coût annuel des NAP est confirmé à la somme de 555 000 euros, ce qui correspond à 213 euros par enfant et par an, soit 5,90 euros par vendredi", a précisé Mme Lutz. Dans le détail, 310 000 euros sont consacrés au personnel vacataire (200?intervenants), 40 000 euros pour coordonner les activités, 80?000 euros pour le personnel municipal des services "scolaire" et "ressources humaines", et enfin 125?000?euros pour les frais de fonctionnement (transports, fournitures pédagogiques…). 2?600 enfants participent aux NAP, soit environ 65 % du nombre d'enfants scolarisés dans les écoles maternelles et élémentaires publiques de Villefranche.
Lors du débat au conseil municipal, le groupe Front national (FN) a indiqué par la voix de Florian Oriol "qu'il ne s'opposerait pas" à la tarification des activités périscolaires, tout comme le groupe divers Droite. Pascal Ronzière a cependant critiqué en creux le bilan en Calade (voir par ailleurs). "Il n'y a rien d'étonnant, une loi mal conçue ne peut que donner des résultats insatisfaisants. Avec la tarification, il risque d'y avoir une diminution du nombre d'enfants participants", a-t-il commenté.
Seul le groupe de Gauche a voté contre la tarification, Alain Galland se faisant le porte-parole de la contestation face à cette mesure : "Nous craignons que le coût total soit reporté sur les parents. Une centaine d'euros par an et par enfant, ce n'est pas rien, surtout sans application du quotient familial. Sans compter que vous venez déjà de rendre les études payantes?!"
"L'école n'est pas une garderie"
Sophie Lutz a défendu la décision prise par la majorité municipale?: "Je vous assure que nous proposons des activités de qualité, encadrées par des gens de qualité. Au vu du financement de l'Etat, il n'est pas possible d'accueillir et d'accompagner convenablement les enfants sans faire participer les parents. L'école n'est pas une garderie, la ville de Villefranche n'est pas la mère de tous les enfants de cette commune. Nous avons besoin que les utilisateurs nous aident. Nous n'avons pas d'autre choix".
Quel accueil les parents réserveront-ils à cette mesure par essence impopulaire ? Continueront-ils dans les mêmes proportions à inscrire leurs enfants aux activités périscolaires organisées par la Ville ? Voilà quelques-unes des nombreuses inconnues qui accompagneront la rentrée 2015.
Julien Verchère