C'est peut-être la fin d'un feuilleton judiciaire, dont les anciens salariés d'Ontex se seraient bien passés, qui semble enfin se dessiner. Un feuilleton qui a commencé en mai 2011, lorsque le groupe Ontex annonce la fermeture de son usine de couches-culottes pour des motifs économiques. Immédiatement, les salariés avaient alors fondé un collectif pour contester cette décision, l'usine étant pour eux rentable et sa disparition injustifiée. Les mois suivants avaient ainsi connu plusieurs épisodes judiciaires, dont une tentative de conciliation puis finalement le renvoi en audience de départage. Trente-cinq mois après, la justice a finalement rendu sa décision : un magistrat professionnel a estimé que le motif économique, avancé par Ontex, à l'origine des cent quatre-vingt-cinq licenciements, n'était pas fondé. "Nos licenciements n'auraient pas dû avoir lieu, lançait Joao Peireira-Afonso, délégué syndical CGT de l'usine, on entend enfin dire que l'usine aurait dû poursuivre son activité, comme nous l'avons toujours dit." C'est sur le fond de l'affaire que s'est prononcée la juridiction. "Nous gagnons sur l'argumentation, commentait Me François Dumoulin, avocat des salariés, l'usine a fermé pour des raisons de rentabilité à court terme purement financière. Ontex a la possibilité de faire appel pendant un mois, mais les indemnités à verser pourraient être revalorisées par la cour d'appel." Les salariés ont exprimé leur joie en entendant le jugement, mais on ne doit pas oublier la réalité économique de leur situation?: si une soixantaine a retrouvé un emploi en CDI, ils sont une vingtaine à travailler en CDD ou intérim, d'autres ont fait valoir leur droit à la retraite ou ont créé une entreprise, les autres sont toujours inscrits à Pôle emploi.
Fabrice Petit
Correspondant local de presse