Et si c’était la fin de l’euphorie ? Le 26 janvier, à l’occasion de la présentation de son observatoire, la Chambre des notaires de l’Ain a dressé un bilan contrasté du marché immobilier dans le département. En effet, si 2022 figure comme une année exceptionnelle, les choses pourraient être tout autres en 2023.
Pourtant, sans surprise, les prix ont nettement augmenté sur la période étudiée par les notaires (du 1er novembre 2021 au 31 octobre 2022). Les biens d’une manière générale se raréfient. La maison ancienne connaît une augmentation de 9,4 % de moyenne départementale et pour le terrain à bâtir, ce sont les petits terrains qui se vendent le mieux. Mais surtout, les notaires constatent un engouement pour les trois pièces qui représentent 37 % d’achat. Le prix médian est en hausse de 13 %.
A Bourg-en-Bresse, les notaires de l'Ain échangent sur leur actualité
Immobilier : les appartements très demandés à Bourg-en-Bresse
"Les ventes d’appartements neufs se font essentiellement dans le pays de Gex, la Plaine de l’Ain et la Côtière ainsi qu'à Bourg-en-Bresse", souligne Me Laetitia Jossier.Me Stéphane Vieille développe : « Le marché lyonnais voisin commence à être bloqué, ce qui donne de la vitalité à Bourg pour la vente de l’ancien et la construction ».
Le marché se tend mois après mois et les prix des appartements connaissent une évolution exponentielle. "En 2020 : +2,4 % ; en 2021 : +10,6 % ; en 2022 : +13 %,énumère Me Stéphane Vieille.Bourg n’est pas classée en zone tendue, le prix reste contenu et favorable à l’investisseur locatif. " Même lesappartements de grand standing, pourtant peu nombreux, se vendent parfois dans la journée, "car deux fois moins chers qu’à Lyon."
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Pour autant, le choc inflationniste pourrait annoncer la fin de l’euphorie. "Il faut rester vigilant, car nous pouvons sentir une sorte de fléchissement", constate Stéphane Vieille sur Bourg. Ce qui ne signifie pas forcément un krach immobilier… Pour Philippe Kiehl, le directeur départemental de la Banque de France, "il n’y aurait pas, en 2023, d’atterrissage brutal et global du marché, mais plutôt une normalisation en douceur."
Dans l'ain, vers un ralentissement de la dynamique immobilière
Une sorte de normalisation, liée à la hausse des prix de vente et des matériaux, mais aussi des taux d’emprunt. D’ailleurs, le crédit immobilier ralentit. Au dernier trimestre 2022, "nous avons environ 13 millions d'euros de crédit immobilier aux ménages octroyés aux habitants aindinois, précise Philippe Kiehl. Le neuf représente un quart du crédit immobilier."
Reste à savoir aussi comment les modifications de réglementation autour de la performance énergétique des logements influeront le marché. Désormais, en effet, un audit énergétique devra obligatoirement être réalisé cas de vente d'un logement appartenant aux classes énergétiques D, E, F ou G ayant une consommation énergétique primaire d'au minimum 331 kilowattheures par m2 et par an. Une obligation qui ne sera pas forcément néfaste au marché de l’ancien. "Avec les aides de l’Etat liées aux économies d’énergie, il deviendra plus intéressant d’acheter un bien à rénover", conclut Me Caroline Grosjean.