Il avait préféré tout couper il y a quelques jours au moment où la proposition de rejoindre Sabri Lamouchi à Nottingham Forest avait animé le mercato du FCVB et son staff. Alain Pochat, en passe de vivre sa troisième saison à Villefranche est un entraîneur toujours aussi motivé par la perspective d'installer les Caladois dans la bonne moitié de tableau du National, tout en gardant une certaine qualité de jeu. Et samedi dernier, juste après le second match des siens face à Troyes (0-2), le coach basque du FCVB est revenu sur le présent d'un groupe fortement renouvelé au cours d'un été qu'il n'est pas prêt d'oublier. Entretien.
Alain Pochat, êtes-vous satisfait par le début de préparation de votre équipe ?
"On est dans ce que l'on veut faire. Il y a eu beaucoup de changements, il faut du temps pour que tout le monde travaille en adéquation avec l'idée de progression que l'on veut mettre dans cette phase de reprise qui dure six semaines jusqu'au 2 août. On n'a pas choisi la facilité avec nos matches amicaux. On gagne du temps, malgré tout face à des adversaires de Ligue 2. Les problématiques rencontrées vont nous faire avancer, notamment sur le plan défensif. Tout le monde est à l'écoute".
Comment avez-vous vécu cette intersaison au FCVB ?
"Elle a été longue et pénible. Contrairement aux années précédentes j'ai géré un peu tout seul le recrutement sur le plan sportif. Il a fallu dépenser beaucoup de temps et d'énergie. On a ciblé des joueurs intéressants au niveau de l'état d'esprit et des profils recherchés. C'est du boulot ! "
Qualitativement et quantitativement que diriez-vous de votre effectif ?
"On a essayé de compléter tous les postes, de cibler les manquer par rapport aux garçons que l'on a gardés. Il a fallu aussi apporter un peu plus de maturité. On verra à l'usage car on n'est jamais sûr à 100% de faire des bonnes pioches."
Qu'est-ce qui a fait la différence pour convaincre l'attaquant Robinet qui vient de Sochaux en Ligue 2 ?
"On a essayé d'être convaincant sur le projet et sur le fait qu'il revenait dans sa région. On avait vraiment envie de le positionner dans l'axe et non pas comme attaquant excentré, ce qu'il a connu à Sochaux. On est content de l'avoir. C'est un super garçon. Dans les déplacements et sa manière de sentir le jeu, c'est un joueur de très haut niveau."
"En août on sera plus huilés "
Ceux qui suivent le club ont apprécié le fait de vous voir poursuivre une saison supplémentaire sur le banc. Au niveau des joueurs, la prolongation de votre gardien Alexis Sauvage est aussi une bonne nouvelle. Vous vous y attendiez ?
"Il avait à cœur de rester ici. Il s'est très bien intégré et a enfin pu accomplir une saison pleine, avec la confiance. Dans sa tête, si c'était pour rester en National, Villefranche était le club parfait. Il a résilié deux ans de contrat au Red Star pour venir au FCVB. C'est vraiment une bonne nouvelle pour nous. On reste dans la continuité. Quand on peut garder des garçons qui constituent notre colonne vertébrale, c'est toujours important.."
Athlétiquement, sur le plan défensif, on a la sensation que vous avez misé sur des gabarits plus imposants. C'était une volonté de départ ?
"De ce côté-là, la saison passée on avait pêché dans ce secteur. Il nous manque encore un milieu défensif de niveau athlétique un peu plus costaud. On verra si nous aurons la possibilité de faire un prêt dans ce domaine pour nous emmener un peu plus d'impact au milieu. On aura besoin de taille. L'an dernier on avait pris dix buts sur coup-pieds arrêtés dans la seconde partie de saison. On était en déficit dans ce secteur. On cherchera aussi à se renforcer devant suivant nos moyens avec un offensif qui apporte de la percussion dans le style de Labeau l'an dernier. Derrière, avec Renaut, Cabaton, on sent qu'il y a une présence athlétique mais aussi des joueurs de ballon, avec leur touche technique."
Dans un groupe remanié comme le vôtre, allez-vous demander encore un peu plus à ceux qui connaissent la maison (Jasse, Sergio, Blanc, Sauvage) ?
"C'est un important d'avoir des liens, des relations dans un groupe, des garçons qui font gagner du temps au coach pour transmettre des messages. Je savais que ceux qui arrivaient, connaissant ceux qui restaient, seraient bien reçus car c'est le même état d'esprit."
Vous avez à votre programme des matches amicaux trois clubs de Ligue 2 (Auxerre, Troyes, Rodez). La volonté première c'est de voir ce que répond votre groupe quand il est dans le dur ?
"Si on arrive à être performant dans ce genre de confrontation alors que physiquement on est en mode diesel, sans avoir travaillé tout ce qui est dynamisme, on avancera dans l'intelligence tactique. Et en août on sera plus huilés dans nos réglages."
Dans quel état d'esprit entamez-vous votre troisième saison sur le banc du FCVB ?
"On a tous envie de progresser mais on sait que ce n'est jamais acquis à l'avance. Aucune saison ne se ressemble. Je me souviens qu'il y a deux saisons, Chambly avait joué le maintien jusqu'à la dernière journée et la saison suivante, ils sont montés en Ligue 2. Parfois, un même club peut vivre deux saisons diamétralement opposées. J'espère que le FCVB ne vivra pas ça dans le sens négatif. L'idée sera de gratter des places au classement. Mais il y a d'autres clubs qui travaillent bien."
Le recrutement opéré ailleurs, que ce soit à Bourg ou à La Duchère, indique une certaine ambition de ces clubs en National. Vous vous positionnez comment par rapport à eux ?
"Quand on voit les moyens financiers engagés, nous ne sommes pas dans la même cour. Mais il ne faut se fier à ça, tout le temps. L'an dernier, en préparation on avait battu Rodez (2-0) à Chouffet. Personne ne pouvait dire qu'ils finiraient devant avec autant d'avance en National. Les moyens ne suffisent pas toujours".
Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse