La victime a reçu un coup de poing au visage et s’est vu reconnaître une incapacité totale de travail de deux jours. La dispute conjugale, cette nuit-là, a trouvé son origine dans le refus de l’épouse de restituer l’appareil photo qu’elle tenait en main et que son conjoint entendait récupérer.
Au cours du pugilat qui s’en est suivi, l’époux a donné un coup de poing au visage de sa conjointe qui a déposé plainte à ce sujet, le lendemain, puis consulté un médecin trois jours plus tard.
"J’ai tout fait pour elle"
À la barre du tribunal, le prévenu a insisté sur le caractère involontaire de son geste. Afin de démontrer sa bonne foi, il s’est livré à un exercice de contextualisation des événements depuis sa rencontre en 2018, à Madagascar, avec celle qu’il allait ramener à Amplepuis et épouser quelques mois plus tard.
Invité à plusieurs reprises à en venir aux faits reprochés, l’intéressé a persisté dans l’exposé d’un inventaire dérangeant quant à l’intimité du couple, allant du soupçon de prostitution de sa femme avant leur rencontre, aux menaces de l’entourage de la famille poussant à leur mariage, à ses largesses pour l’entretien d’une épouse qui n’avait pas besoin de travailler et dont il a payé les soins médicaux, voire à l’acquisition, à son nom, d’un terrain à Madagascar.
"J’ai tout fait pour elle". Quant aux virements de fonds mensuels à sa belle-mère, il a laissé entendre qu’il s’agissait du véritable motif de la dispute, après qu’il a décidé d’y mettre fin au mois de février. "Si tu ne paies pas, je m’en vais", lui aurait-elle dit.
Cette logorrhée indispose jusqu’à la propre avocate du prévenu
La représentante du parquet a fustigé le "rôle du sauveur et protecteur auto-proclamé" d’un prévenu ayant une vision archaïque de la vie conjugale. Selon elle, l’épouse ne disposait pas d’argent en propre, ne pouvait pas travailler et n’avait d’autre perspective que de vivre recluse au domicile.
Ses réquisitions ont porté sur une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis probatoire, la participation à un stage de responsabilisation pour les auteurs de violences conjugales, une interdiction de contact et une obligation d’indemniser la victime.
L’avocate du prévenu a pour sa part précisé combien la personnalité de son client l’avait excédée mais a cependant souligné les faiblesses du dossier. "Les gendarmes ont mentionné un hématome au côté droit du visage de la victime. Trois jours plus tard, un médecin a constaté cet hématome au côté gauche.
Les relevés de la carte bancaire de mon client ont attesté que la victime en avait disposé pour s’acheter des vêtements et l’exploitation du téléphone portable de mon client a démontré qu’elle en avait la libre utilisation pour appeler sa famille. Dans cette affaire, il n’y a pas de témoins et c’est parole contre parole".
Le tribunal a prononcé, à titre principal, une condamnation du retraité de la SNCF âgé de 63 ans à la participation du prévenu dans un délai de six mois à un stage de responsabilisation des auteurs de violences conjugales, sous peine, à défaut, d’une peine d’emprisonnement de six mois.
Il est interdit au prévenu, pendant un délai d’un an, d’entrer en contact avec la victime et de se présenter à son domicile. La partie civile de cette dernière a été reçue et indemnisée à hauteur de 1 000 €, augmenté de la somme de 800 € au titre des frais de justice.