Il fait décidément l'unanimité en Beaujolais, mais pas dans le bon sens. Après l'Agglo de Villefranche, la Communauté d'agglomération l'Ouest Rhodanien et la Communauté de communes Beaujolais Pierres Dorées, le conseil communautaire de la Communauté de communes Saône Beaujolais a elle aussi émis un avis défavorable au projet d'extension de la zone à faibles émissions (ZFE) de la Métropole de Lyon.
"Le territoire de la CCSB n'est pas directement concerné, mais ces restrictions vont nous impacter", a souligné son président Jacky Ménichon, qui a rappelé que l'instauration d'une ZFE est une obligation étatique pour toute agglomération métropolitaine de plus de 150 000 habitants et ce, avant le 31 décembre 2024.
La loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019 avait déjà rendue ces zones obligatoires pour les métropoles "où les normes de qualité de l’air sont structurellement enfreintes", dont fait partie Lyon. Sur le territoire de la capitale des Gaules, il n'est déjà plus possible de circuler avec un véhicule classé crit'air 5 ou non classé.
L'interdiction remontra progressivement et au 1er janvier 2026, "la sortie du diesel sur un périmètre central à définir" est prévue par la Métropole lyonnaise. Ledit périmètre sera réservé aux véhicules classé Crit’Air 0 et 1. "Dans le cadre de la concertation réglementaire, au-delà des communes limitrophes obligatoirement associées, la Métropole de Lyon a fait le choix d’associer l’ensemble des intercommunalités associées au Plan de protection de l’atmosphère et/ou membres du Sytral Mobilités", soulignait la communauté de communes lors du conseil communautaire du 2 février.
"C'est un vrai problème pour nos populations"
Or, comme de nombreux Beaujolais, les habitants de la CCSB, s'ils n'habitent pas dans la zone de la ZFE, sont nombreux à s'y déplacer, notamment pour des raisons professionnelles : d’après l’Insee, 28% des emplois présents sur la Métropole de Lyon sont occupés par des non-résidents.
Comme les autres communautés de communes, la CCSB a fait des calculs : d'ici 2026, 80 % des véhicules du territoire ne pourraient plus entrer dans le territoire de la ZFE. "C'est un vrai problème pour nos populations", a appuyé le président de la communauté de communes. Je ne critique pas la ZFE pour autant : des gens meurent chaque année de la pollution".
Sans être totalement opposée au projet, la CCSB a pointé le manque de communication de la Métropole, l'absence d'alternatives à la voiture en suffisance - trains, aires de covoiturages, bus – d'où son avis défavorable.
D'autant que, comme l'a évoqué l'élu bellevillois Michel Mazille, "le calendrier d'application de la ZFE est trop court ; par ailleurs, si beaucoup prennent le train, la question des artisans se pose : l'extension de la zone va les priver de parts de marché".
Un point évoqué dans l'avis rendu à la Métropole, dans lequel a CCSB indique souhaiter "voir étendue l’éligibilité aux aides financières au renouvellement des véhicules aux entreprises de notre territoire".