L’intéressé, bien connu des services de gendarmerie, avait été aperçu le 3 octobre à Anse, au volant d’une Renault Clio appartenant à sa compagne, malgré le défaut de permis de conduire et l’interdiction de conduire un véhicule. Les gendarmes qui l’avaient intercepté avaient constaté un état d’ébriété (NDLR : son alcoolémie sera contrôlée à 1,32 gramme par litre de sang) et avaient pris la décision de le placer en garde à vue pour l’établissement de la procédure habituelle en pareil cas.
Il s’était rebellé lors de son arrivée dans les locaux de la brigade de Villefranche et il avait fallu pas moins que quatre gendarmes pour le menotter. Il avait donné des coups de pied dans la portière du fourgon, s’était jeté tête en avant contre le mur et avait insulté et porté des coups aux gendarmes qui tentaient de le maîtriser.
"La maison centrale, c’est l’école du crime"
Le prévenu, âgé de 42 ans, placé sous mandat de dépôt dès le 4 octobre, a comparu pour ces faits devant le tribunal correctionnel le 6 octobre. "J’ai un problème avec l’alcool. Après avoir bu, je ne sais plus ce que je fais, a expliqué le prévenu. Je ne me souviens pas de m’être conduit de la sorte et je ne conteste donc pas la relation des faits par les gendarmes."
Le président du tribunal lui ayant fait remarquer qu’il avait été condamné pour les mêmes faits une semaine auparavant, le prévenu, dont le casier judiciaire comporte dix mentions, a retracé son passé : "Je n’ai pas été éduqué comme il aurait fallu. J’ai fait plus de quinze ans de prison et la Maison centrale, c’est l’école du crime. J’ai quand même obtenu un baccalauréat durant mes années de détention et j’ai reçu il y a quelques jours une proposition d’embauche".
Six mois ferme
"C’est vrai que mon client était devant ce même tribunal il y a une semaine, a admis l’avocate de la défense. Il a un gros problème avec l’alcool mais devrait pouvoir se soigner avec l’aide de professionnels. Une peine sous la forme d’un bracelet électronique serait adaptée."
Le tribunal a cependant prononcé une condamnation à six mois ferme d’emprisonnement, en apportant une précision complémentaire : "Lorsque votre précédente condamnation à quatre mois d’emprisonnement avec sursis sera devenue définitive, le juge d’application des peines pourra demander la révocation de ce sursis".
Par ailleurs, trois des quatre gendarmes malmenés par le prévenu lors de son interpellation s’étaient portés parties civiles à l’instance. Ils ont été indemnisés pour leur préjudice, respectivement à hauteur de 200, 300 et 400 €.