Pour beaucoup de manifestants qui se sont donnés rendez-vous ce mercredi 15 mars à Villefranche, l'approbation à dix voix contre quatre du projet de réforme des retraites mercredi 15 mars de la commission mixte paritaire cristallise son adoption, presque définitive.
Une décision qui émeut Serge Rochand, anciennement physicien en machine à coudre. Au bord des larmes, il témoigne : "Àmon avis elle passera, vous vous rendez compte du bordel qu'on fout pour gagner un an ?".
Un avis partagé par Augustin Vesvre, 17 ans et lycéen. Pour lui, le projet semble définitivement adopté, mais d'autres actions plus fortes semblent possibles pour agir et espérer le retrait de la réforme. "On n'est pas convaincu avec ces manifestations. Les grèves des éboueurs ou des raffineries sont des actions qui ont un impact réel". Pour l'heure, l'intérêt est surtout "de venir soutenir" les retraités ou prochainement retraités.

"Les manifestations ou les grèves vont finir par pourrir"
Quelques mètres plus loin, entre les 1 300 manifestants comptés respectivement par les forces de l'ordres (2 000 estimés par la CGT), Jocelyn Venturin pense que l'intérêt est surtout de continuer les mobilisations jusqu'à la décision finale.
Néanmoins, il nuance son propos, car dans l'optique où le projet est adopté "les manifestations ou les grèves vont finir par pourrir". L'espoir réside donc encore dans l'esprit des manifestants, mais comme le font ressentir les témoignages, une fois le circuit parlementaire clôturé, les mobilisations s'essouffleront.
Pourtant Laeticia Houssaye, secrétaire générale de l'Union locale CGT de Villefranche-sur-Saône imagine un tout autre scénario. Le passage en force de cette réforme, pour elle, "intensifiera encore plus le mouvement".
