Pour présenter son robot autonome viticole, joyau de l’innovation et de l’ingénierie robotique né il y a six ans en Champagne (start-up française), Frédéric De Saint Jean avait organisé une petite démonstration qui a réunie plus d’une cinquantaine de personnes le 21 juillet dernier.
"Certains dans l’assistance avaient connu le travail de la vigne avec le cheval, puis le passage au tracteur, il faudra désormais compter sur la présence de robots dans les vignes", souligne le viticulteur qui conçoit cet arrivage comme une suite logique avec une généralisation de la pratique à horizon cinq ans.
"En effet, ce robot réalise en totale autonomie (en suivant bien les rangs) un travail fastidieux qui consiste à venir désherber entre chaque cep de vigne afin qu’elle se développe dans de bonnes conditions. Cette mission est d’autant plus indispensable que le domaine De Saint Jean est géré en agriculture biologique, ce qui interdit le recours à tout désherbage chimique type glyphosate".
Un budget d'investissement conséquent
Cette nouvelle technologie dans le secteur viticole est encore peu développée. Elle présente pourtant de nombreux avantages. Sans bruit d'abord, car il fonctionne uniquement à l’électricité, non polluant, avec un coût de fonctionnement faible (environ 10 € par jour d’électricité). Le robot évite le recours à un tractoriste dont le recrutement est actuellement particulièrement difficile.
Reste un inconvénient, il nécessite un budget d’investissement conséquent et ce malgré une subvention en cours d’obtention. Pour autant, Bakkus n’a pas encore révélé tous ses atouts car il va progressivement étendre son champ de compétences en réalisant la tonte entre les rangs de vignes (début 2024) mais surtout en réalisant, en 2025, les opérations de pulvérisation en mode confiné.
Le tout associé à l’utilisation de l’intelligence artificielle afin d’optimiser les dosages de produits mais surtout en détectant les maladies éventuelles de la plante. Nul doute que la présence de robots dans les vignes va se développer désormais rapidement en France, sachant que le Bakkus de Frédéric De Saint-Jean porte le numéro 91 après seulement dix-huit mois de commercialisation…