Des soirées complètes et une foule ravie et nombreuse dans le froid de novembre : l'édition 2023 des Sarmentelles de Beaujeu a démarré sous les meilleurs hospices.
Avec pour emblème cette année une péniche voguant sur flots (teintés de rouge pour l'occasion) la fête a réuni plus de 8 000 visiteurs rien que pour sa première journée. Au total, 20 000 sont attendus sur les cinq jours de l'évènement qui s'achèvera ce dimanche.
Les trois soirées du mercredi ont réuni quelques 2 100 convives avec environ 1250 personnes sous le chapiteau pour la soirée prestige, 200 pour la gourmande et 650 pour la soirée guinguette au stade, sans compter tous les promeneurs qui se sont restaurés dans les rues de Beaujeu.
Pour accueillir tout ce beau monde, plus de300 bénévoles ont œuvrés tout au long de l'année, à l'image de Gérard Maitre, responsable de l'importante tâche qu'est la mise n perce. Cela fait douze ans qu'il retrousse chaque année ses manches pour les Sarmentelles : "Je ne souviens pas exactement de ma première fête car c'est un peu loin, mais il devait y avoir entre 800 et 900 personnes : la fréquentation a vraiment augmenté au fil des ans". Lui et ses acolytes fabriquent chaque année tous les éléments utilisés pour le décor de la place : l'installation se fait en général deux ou trois semaines avant le jour J.
Pour la dizaine de commissions qui préparent la fête, la popularité de la fête et son nombre important de visiteurs impliquent une organisation bien en amont "On travaille de plus en plus, en préparant de plus en plus en amont, explique une autre bénévole qui participe aux Sarmentelles depuis quatorze ans. Chaque, année, il y a quelques nouveaux, mais on est beaucoup d'habitués".
"Convivialité, fête et amour du terroir beaujolais"
Sous le grand chapiteau, après une flopée de drapeaux – 19 nationalités étaient représentées cette année, contre 12 en 2022 – chanteurs, danseurs et acrobates et se succèdent sous les yeux des spectateurs.
Point d'orgue de la soirée, Mes annéesGold avec Alain Llorca, ex bassiste et chanteur du mythique groupe des années 80. Au milieu de la foule et du balais incessant des serveurs, le président des SarmentellesAlain Laforest a le sourire devant ce grand melting pot de visiteurs : "On a fait beaucoup de communication sur les réseaux sociaux, ce qui est je crois la clé de la réussite".
Si le chapiteau aurait pu accueillir une cinquantaine de convives supplémentaires, les réservations ont été arrêtées le lundi. "On pourrait toujours agrandir, mettre plus de monde car y a de la place mais on veut garder une qualité de service et de spectacle, que ça reste quelque chose de classe". Trouver les 300 bénévoles n'est pas une difficulté selon le président des Sarmentelles. "Les gens viennent car bonne ambiance, c'est une grande famille".
Pour nourrir tout ce beau monde, le traiteur Jean-Michel Guillemot est aux fourneaux depuis 30 ans avec ses équipes. "Cela fait dix ans que je m'occupe des grandes soirées", explique celui qui a vu l'évènement prendre de l'ampleur au fil des ans.
Ce soir-là, 48 serveurs et 18 cuisiniers oeuvrent sous le grand chapiteau, tandis qu'une équipe de 10 et une autre de 5 sont mobilisées sur les deux autres soirées, appuyées toujours des bénévoles.
Si la fête ne représente pas une énorme part de son chiffre d'affaires - Guillemot traiteur emploie 40 personnes à l'année et réalise plus de 100 mariages par an – la fête a une place particulière dans son cœur : "On est très investis car c'est mon village, c'est un bonheur d'être là", sourit le traiteur.
Seule petite ombre au tableau, le système de QR code mis en place pour les invitations, qui aura généré une queue importante à l'entrée et amené à une arrivée au compte-gouttes des convives, ce qui a compliqué le service du repas qui a dû être accéléré.
Ce dernier, de l'opéra de fois gras et son chutney au gamay en passant par les séchons affinés au gène, comporte à chaque élément une "touche de beaujolais" qui matche avec les vins servis.
Un menu qui est chaque année dégusté et sélectionné avec le bureau de l'association. "Un évènement de cette ampleur, c'est un an d'organisation". Du vin et des plats du cru servis en spectacle et en musique, c'est un peu l'essence des Sarmentelles, que le président résume par les mots "convivialité, fête et amour du terroir beaujolais".
Une mise en perce aérienne
Après le repas, après que les spectateurs et les flambeaux aient regagnés la place de l'Hôtel de ville peu avant minuit, la foule se masse pour assister à la mise en perce.
Peu avant le moment fatidique, la surprise annoncée depuis des mois est enfin révélée aux spectateurs qui lèvent le nez : les lumières éteintes, une acrobate tout de blanc vêtu descend gracieusement jusqu'au sol depuis le haut de la grue installée à cet effet.
Elle a tout juste touché le sol que le compte à rebours retenti et à minuit pile, le beaujolais nouveau sort du tonneau après le feu d'artifice et les discours.
Tandis que les verres se remplissent, les présentateurs en profitent pour donner les chiffres de la soirée : 8000 visiteurs donc, mais aussi 2 200 participants au parcours dégustation de la journée qui, entre 17 h et 21 h 30, permettait de découvrir les douze appellations du Beaujolais ainsi que les blancs et rosés du territoire, cadeaux à la clé.
"C'est la fête des beaujolais nouveaux à minuit, mais l'idée depuis plusieurs années aussi de montrer qu'il y a toutes les appellations du vignoble à découvrir, d'où l'association au parcours dégustation et au salon des vins", explique Nathalie Chuzeville, directrice de l'ODG des crus.
Une belle opportunité de visibilité pour tous qui se ressent bien au salon des vins : réunissant chaque année douze stands de vignerons, il s'y vend chaque année entre 6 et 7 000 bouteilles.
Jusqu'à dimanche, les festivités se poursuivent entre salon du vin, côté nature et autres concerts et soirées.