Le couple avait fait connaissance en 2018 au cours d’une cure de désintoxication et l’alcool semble avoir été depuis le dénominateur commun de leur existence. L’enquête de gendarmerie avait révélé des faits similaires commis au mois de mars précédent et c’est en situation de récidive que le conjoint a comparu le 14 novembre devant le tribunal correctionnel caladois.
3 g d’alcool par litre de sang
À la barre du tribunal, le conjoint violent a reconnu les faits du 23 mai qui avaient valu à sa conjointe quatre jours d’ITT. Il avait bu, dans l’après-midi, deux litres de vin rosé et son taux d’alcoolémie, mesuré au cours de sa garde à vue, avait révélé un taux de 3 g d’alcool par litre de sang. "C’est le trou noir. Je n’ai aucun souvenir des motifs de notre dispute", a-t-il expliqué.
Sa conjointe avait été plus précise lors de ses auditions à la gendarmerie. Son conjoint aurait, selon elle, voulu lui imposer une relation sexuelle qu’elle avait refusée. Elle avait par ailleurs indiqué par écrit au tribunal qu’elle n’était pas opposée à la reprise d’une vie commune si son conjoint acceptait de suivre une cure de désintoxication.
"Est-ce une bonne idée que de reprendre une vie commune ?"
"J’aimerais moi aussi pouvoir rentrer chez moi", a déclaré à la barre le prévenu hébergé chez des connaissances puisque sous le coup d’une interdiction de contact et de paraître au domicile conjugal dans le cadre de son contrôle judiciaire. Mais à la question posée par la représentante du Parquet : "Est-ce une bonne idée que de reprendre une vie commune ?", l’intéressé a honnêtement répondu : "Je ne sais pas". Son avocate a insisté sur le désir mutuel du couple de reprendre sa vie commune et la volonté de son client, s’agissant des soins qu’il allait bientôt entreprendre.
Le tribunal n’a cependant pas été de cet avis en condamnant le prévenu à une peine d’emprisonnement de six mois avec sursis probatoire, assortie d’une obligation de soins et des interdictions de contact avec la victime et de paraître au domicile. La présidente s’est adressée en ces termes à cet homme âgé de 65 ans : "Nous envisagerons la levée de ces interdictions en fonction de l’évolution de votre état de santé".