Les chiffres communiqués lundi au Patriote par la compagnie de gendarmerie de Villefranche en disent long sur l'ampleur du phénomène. "Le nombre de cambriolages ou de tentatives de cambriolages a augmenté de 21 % entre 2012 et 2013", annonce Stéphane Delhomme, qui commande la compagnie de gendarmerie de Villefranche. "Avec 4,7 cambriolages pour mille habitants, nous restons en dessous de la moyenne nationale à 5,4?faits pour mille habitants. Malgré tout, le Beaujolais est de plus en plus impacté par ces groupes délinquants qui appartiennent à des réseaux très structurés, extérieurs à la région", est-il forcé de constater. De véritables professionnels du cambriolage qui "tapent" en premier lieu aux abords des grandes voies de circulation, sans cibles choisies. "Aucune ville ou secteur n'est visé plus qu'un autre, contrairement à ce qu'on voit d'ailleurs dans d'autres régions françaises", souligne le commandant Delhomme, qui insiste sur la possibilité de prévenir les cambriolages, à défaut de pouvoir toujours les éviter. "Une alarme, une fermeture solide, cela peut suffire à faire renoncer des malfaiteurs qui rebroussent rapidement chemin quand cela devient trop compliqué", explique-t-il. Moins de violences L'explosion des vols dans les résidences principales ou secondaires plombe en tout cas les chiffres de la délinquance en Beaujolais. "Cette augmentation explique en grande partie le fait que la délinquance de proximité soit orientée à la hausse sur le territoire de la compagnie", ajoute Stéphane Delhomme, allusion à d'autres chiffres plus flatteurs (NDLR : les chiffres concernent uniquement les communes situées dans le Rhône, hors zone police comprenant Villefranche, Gleizé, Limas, Arnas). Ainsi, le nombre de vols simples est stable (973 contre 971 en 2012) et les vols avec violence accusent une baisse de 33 % (22 contre 33). Idem pour les violences volontaires (-6 %) ou les vols liés aux véhicules (-10?%). Autre motif de satisfaction pour les gendarmes, la hausse de 27 % des infractions révélées (autrement dit le travail d'enquête). "Même si au final cette délinquance révélée, soit 450 délits en 2013, contribue à faire augmenter les chiffres de la délinquance", sourit le commandant Delhomme. En cascade, le nombre de gardes à vue a explosé (+ 31 %). Dans le même temps, le taux d'élucidation a atteint 55?%. Autant de signes positifs cachés derrière le cycle sans fin des cambriolages.
Julien Verchère