Le départ du directeur du pôle petite enfance éducation. Voilà la goutte d'eau qui aura fait déborder le vase du ras-le-bol pour les salariés des trois sites de l'IME (établissements médico-éducatifs qui accueillent les enfants et adolescents ayant une déficience intellectuelle avec ou sans troubles associés) gérés par l'Agivr. "J'étais là depuis quatre mois et on m'a demandé de partir à la fin de ma période d'essai, explique celui qui est encore en poste jusqu'à ce vendredi soir. La direction de l'Agivr a estimé que je n'avais pas pris la mesure de la fonction." Une décision incompréhensible pour certains. "Pourtant il communiquait avec nous. Il nous disait les choses. Et là, on va se retrouver dans un flou total."
C'est aussi l'intensification de la charge de travail qui pose problème pour les salariés. "Au niveau de la prise en charge des jeunes, il y a de plus en plus de précaires, de CDD, explique Myriam, aide médico-psychologique sur le site de Belleville. Au final, ça fait beaucoup de choses supplémentaires à gérer. Avec des budgets de plus en plus restreints. Forcément, ça devient difficile pour nous de faire notre travail correctement."
Parmi les revendications des salariés, "l'embauche à temps complet de personnels qualifiés, l'arrêt des temps partiels non souhaités et des décisions managériales cohérentes permettant la stabilité des équipes".
En grève ce vendredi de 9 h à 13 h, les salariés n'excluent pas de poursuivre le mouvement à la rentrée, "en essayant de ne pas impacter le bien-être des jeunes. Mais si on veut bien prendre soin d'eux, il faut aussi que nos dirigeants prennent soin de nous".
Il s'agit du premier mouvement de ce genre au sein de l'Agivr. "Ça montre bien que ça n'est pas anodin, avoue Perrine Gerraud, éducatrice spécialisée à l'IME des Grillons. Mais on est épuisé. On a tellement pallié les problèmes institutionnels que là, il faut dire stop."
Une délégation a été reçue en fin de matinée par la direction générale.
T.F.