AccueilACTUALITESViticultureBeaujolais nouveaux : quelle stratégie pour le millésime 2015 ?

Beaujolais nouveaux : quelle stratégie pour le millésime 2015 ?

La campagne 2015 des beaujolais nouveaux s'annonce cruciale pour le vignoble, et même décisive pour une partie des exploitations fragilisées par la situation actuelle.

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Le millésime 2014 ne laissera en effet guère de bons souvenirs sur le plan économique : baisse des volumes commercialisés en "nouveau" à l'automne dernier, suivie depuis le printemps d'un effondrement des prix de vente en vrac pour les vins de garde.

Hors de question donc d'imaginer une année 2015 calquée sur le même scénario, sous peine de revoir planer le spectre des cessations d'activités en série.

L'heure est donc aux discussions intenses et aux débats serrés au sein de l'ODG beaujolais/beaujolais-villages associés. Et comme toujours dans de tels cas, les avis sont parfois divergents.

Vigneron à Saint-Etienne-la-Varenne (château du Bluizard) et membre du conseil d'administration de l'ODG, David Ratignier fait partie de ces responsables qui tiennent à faire entendre un avis s'écartant un peu de la ligne officielle. "Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce qui se profile pour la campagne 2015 en terme de production", explique le viticulteur. "Sans que cela n'ait été encore acté ni d'ailleurs discuté avec les acheteurs, on se dirige vers 26?hectolitres à l'hectare, avec une estimation à 10 000 hectares de vignes. Mais selon moi, on n'aura pas cette surface, plutôt 9?000?hectares et donc un potentiel de 230 000?hectos à produire en beaujolais nouveaux", calcule David Ratignier, pour qui ce chiffre n'est pas assez ambitieux au regard d'un budget de communication qui va plus que doubler par rapport à 2014. "De 300?000?euros, on passe à environ 700 000 euros. Nous nous sommes battus depuis trois ans pour obtenir cette promotion renforcée autour des beaujolais nouveaux, avec trois objectifs : reconquérir des marchés perdus, stabiliser les cours des vins, montrer aux consommateurs toute la qualité des primeurs", explique le responsable viticole. "Les premières réactions des grands acheteurs par rapport à cette future campagne de communication sont bonnes, le retour des spots radios va produire son effet", ajoute David Ratignier, qui met une autre solution sur la table.

Solution alternative

"C'est à discuter avec le négoce, mais restreignons en premier lieu à 24 hl/ha, ce qui mettrait en effet un peu de pression sur le marché. La fourchette de prix pourrait aller de 210 à 220?euros par hectolitre. Trouvons un accord sur ce principe dans l'été. En cas de succès, ajoutons à ces 24 hl/ha une réserve à débloquer de 4 hl/ha, soit 28?hl/ha au total. Il faut que tout le monde joue le jeu, des vignerons indépendants aux caves coopératives. Si on va tous sur ce marché en ordre dispersé en matière de prix, ce sera à nouveau ridicule", exprime le responsable. "Les négoces traditionnels et importants peuvent comprendre un tel système à mon avis. Nous sommes pratiquement les seuls sur ce marché à l'automne. Et si on prenait le problème à l'envers ? Si on s'appuyait sur les nouveaux pour tirer les vins de garde vers le haut, ce qui bénéficierait aussi aux crus ?", interpelle David Ratignier, qui prévoit de porter le même message à l'occasion des prochaines réunions de l'ODG beaujolais/beaujolais-villages associés.

Julien Verchère

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