Quand le badaud s’attendrait à l’image spectaculaire d’un immeuble qui s’effondre, soufflé par une explosion interne, la loi en a prévu autrement. Depuis janvier 2022, chaque commune doit savoir où vont les déchets des chantiers de plus de 1 000 m² et en maîtriser la traçabilité.
C’est pourquoi Belleville-en-Beaujolais a lancé depuis une dizaine de jours la déconstruction très organisée de l’immeuble de la Blanchisserie. C’est plus long, avec une fin de chantier attendue pour la fin du printemps, mais qui garantit le tri, le recyclage et le réemploi de 90 % des matériaux, ferraille, bois, plâtre...
Suite au diagnostic relatif à l’amiante, au plomb et autres déchets, la première opération d’une durée d’un mois et demi est le curage de l’intérieur par cinq ouvriers spécialisés, avec le recours à du personnel en insertion. Cela comprend le désamiantage et la répartition de chaque élément de construction dans la filière idoine.
La cuve à fioul sera alors curée, puis viendra la déconstruction proprement dite. Un lent grignotage par une grosse pelle de 50 t dont le bras de démolition de 32 m d’envergure aura à son sommet une pince de tri. Plusieurs tonnes de guano laissées sur le toit par les déjections de pigeons seront à dégager. Pour finir, la mise au propre du terrain libérera l’espace.
Un chantier à 170 000 €
Les travaux sont effectués par l’entreprise DSD qui assure démolition, dépollution et réhabilitation des lieux pour le montant très négocié de 170 000 € HT. Les résidents de Belleville connaissent bien cet immeuble riverain du rond-point de l’autoroute. Habillé par une fresque, il est maintenant vide depuis 2015, car sa rénovation et surtout son désamiantage s’avéraient dissuasifs. Énergivore, et de surcroit dépourvu d’ascenseurs, il n’était pas accessible par tous, bien qu’à vocation sociale, géré par la Semib.
Lors de sa construction dans les années 65-70, il a pourtant été fort apprécié de ses résidents. Avec de belles proportions, 40 m de long, 10 de large et 22 de haut, ses 20 appartements traversants, très confortables, de type 4 et 5 et pourvus d’un balcon, ont séduit.
Sa disparition permettra la réhabilitation de l’ensemble de ce quartier d’entrée de ville, mais la réflexion est encore en cours pour cet espace de 5000 m². Le désir de la municipalité est de mettre en place, si possible d’ici 2024, quelque chose de vraiment qualitatif. D’ici là, les usagers du marché ne devraient pas être perturbés par le chantier puisque les travaux de déconstruction seront suspendus les mardis matin.
