Où est la limite entre une profession médicale et une profession d'artisan au service de la médecine ? C'est un peu à cette question que le procès de Romain Large, qui s'est tenu à Villefranche mardi 14 mai, tente de répondre. Pour le rappel des faits, ce prothésiste dentaire installé à Belleville a été traîné en justice par l'Ordre national des chirurgiens dentistes (ONCD) et le Syndicat des chirurgiens dentistes du Rhône (SCDR) pour exercice illégal du métier de dentiste.
Où est la limite entre une profession médicale et une profession d'artisan au service de la médecine ? C'est un peu à cette question que le procès de Romain Large, qui s'est tenu à Villefranche mardi 14 mai, tente de répondre.
Pour le rappel des faits, ce prothésiste dentaire installé à Belleville a été traîné en justice par l'Ordre national des chirurgiens dentistes (ONCD) et le Syndicat des chirurgiens dentistes du Rhône (SCDR) pour exercice illégal du métier de dentiste. Mais quel est son tort ?
L'homme de 24 ans est accusé par ses détracteurs d'avoir franchi une limite : il est intervenu dans la bouche de plusieurs clients pour faire des empreintes dentaires. Une activité de soins qui est exclusivement réservée aux chirurgiens dentistes. Mais pas que ! L'ONCD pointe aussi du doigt la publicité que s'est offert le prothésiste dans les environs de Belleville et du Beaujolais. "Venez chez moi, je suis moins cher et vous ne serez pas obligés de passer par un praticien", a résumé l'avocat de l'ONCD. Romain Large aurait alors rencontré directement les clients et effectué des devis avant de les envoyer voir un médecin pour qu'il leur prescrive une ordonnance. Ses deux principales erreurs, toujours selon ceux qui l'accusent, c'est d'avoir au préalable établi un diagnostic puis de s'être adonné à des essayages directement sur les patients. Une activité réservée aux chirurgiens dentistes.
Une "histoire d'argent" pour l'avocat de Large
A cette accusation, s'est jointe de la part de l'ONCD et du SCDR la demande de 5000 euros de dommages et intérêts à l'encontre du prévenu. Ce qui a fait bondir l'avocat de Romain Large. Pour lui, ce litige n'est qu'une question d'argent. En effet, en faisant passer les clients directement par lui, le prothésiste fait sauter un intermédiaire et donc une dépense pour ces derniers. Ce qui n'est pas interdit. De plus, Romain Large n'aurait jamais fait d'intervention sans ordonnance. Mais le cas de Romain Large est particulier parce que ce dernier est aussi épithésiste : une profession sanctionnée d'un diplôme médical. C'est maintenant aux juges de déterminer d'ici le 2 juillet si oui ou non le prothésiste a marché sur les plates-bandes des chirurgiens dentistes. Ou s'il a juste été plus malin…
Simon Alves
Correspondant local de presse