Champion du monde en individuel et en équipe en catégorie blackball en octobre, 1er aux Masters de blackball, vainqueur de la Coupe de France par équipes, champion de France par équipes et tout récemment, champion de France en individuel après une finale disputée face à Maxence Pruvost à Montaigu fin juin : Yannick Beaufils assoit, encore un peu plus cette année, son excellence dans la discipline du billard anglais.
"Les titres nationaux, je les avais déjà gagnés par le passé, souligne le Caladois de 44 ans. Mais le titre de champion du monde en individuel, c'est la première fois qu'un français le gagne, à domicile en plus ; c'est un peu le couronnement de ma carrière".
Habitué de longue date du sommet du classement des joueurs français, il a commencé le billard anglais à l'âge de 13 ans, "dans un petit bar du Beaujolais", en l'occurrence le café de l'Espérance au Breuil. "Mes grands-parents avaient la boulangerie du village, j'habitais juste à côté", explique le champion.
Lorsque le bar se dote d'un billard, lui qui avait déjà un peu pratiqué se met à jouer de plus de plus. "À l'époque, un restaurateur qui tenait l'auberge du vieux Ternand s'était mis à jouer au billard : il m'a informé qu'il existait des clubs et c'est comme ça que j'ai pris ma première licence dans celui de Villefranche".
Champion de France à 17 ans et demi
Sa licence empochée en 1993 lui ouvre les portes des compétitions, régionales d'abord, puis nationales avec une première participation aux championnats de France junior à l'âge de 14 ans. "Très jeune, j'ai pu m'inscrire aux compétitions nationales et suivre les meilleurs joueurs de la région l'année suivant".
En 1994, les premiers championnats du monde junior de blackball sont organisés à Manchester, auxquels il prend part. "C'était le tout début de ma carrière, je n'ai pas performé, souligne-t-il. Mais en 1995 et 1996, j'ai terminé deux fois 3e aux championnats du monde junior de blackball".
À 17 ans et demi, il devient champion national homme et intègre donc l'équipe de France à sa majorité. Outre le billard anglais, Yannick Beaufils a aussi pratiqué la version américaine -moins répandue dans l'Hexagone – dont les billes, dimensions et règles diffèrent.
C'est en 2006, alors qu'il a déjà participé à de nombreuses compétitions de billard anglais et est passé professionnel en Angleterre, qu'il décide de s'essayer à la discipline. "J'y ai passé sept ou huit ans de ma carrière, pendant lesquels j'ai beaucoup voyagé : le billard américain est plus mondial, il est joué sur tous les continents".
Partout mais pas en France, où les billards français (sans trous) et anglais sont les plus répandus dans les bars et cafés. C'est lorsqu'il revient s'installer en France, après quatre années passées en Thaïlande, qu'il se remet au blackball, "celui avec lequel j'avais commencé petit et qui est le plus populaire en France".
Après avoir passé ses diplômes auprès de la Fédération française de billard, il est aujourd'hui formateur et enseigne auprès de groupes ou de joueurs individuels, transmettant son savoir tout en continuant de participer à des compétitions nationales et internationales.
Une discipline qui gagne en popularité puisqu'en mars 2023, la Fédération française de billard a dépassé le seuil symbolique des 17 000 licenciés. "Maintenant, les compétitions françaises sont aussi diffusées à la télévision sur une chaine gratuite : on a un peu plus de visibilité", se réjouit Yannick Beaufils.