Pourquoi le camping municipal n’ouvrira pas ses portes à l’été 2023 ?
En 2020 et 2021, la crise sanitaire nous a contraint à une ouverture partielle des deux hébergements touristiques dont la commune est propriétaire : le camping des Mûriers et le gîte du Castel de Valrose, issu de l’acceptation controversée d'un legs en 2012 et exploité depuis décembre 2018.
Les recettes du camping ont été fortement érodées par cette situation qui est venue aggraver des fragilités liées à l’évolution générale du marché de l’hôtellerie de plein air. En 2022, le camping n’a pas pu ouvrir, trois postes sur les quatre prévus pour assurer la gestion et l’entretien des deux hébergements touristiques n’ayant pas été pourvus dans un contexte de fortes tensions dans les recrutements. Pour 2023, des considérations budgétaires incontournables ont prévalu dans la décision à mon sens courageuse et raisonnable, prise par le conseil municipal de renoncer à ouvrir une seconde année.
Quelles sont ces considérations budgétaires dont vous faites allusion ?
Elles concernent l’ensemble des deux hébergements, le camping et le gîte, qui font l’objet d’un budget annexe commun et qui sont exploités directement par la commune, en régie. Or, des obligations très contraignantes découlent du legs, accepté en 2012 : interdiction de vendre le bien avant 50 ans et versement d’une rente mensuelle de plus de 2 000 € à un bénéficiaire désigné par le légataire.
Si l’on ajoute à cela les investissements nécessaires pour exploiter le gîte, c’est une très lourde charge qui est venue grever le budget des hébergements touristiques au détriment du camping, mais aussi du budget communal. En effet, avec des résultats d'exploitation déficitaires récurrents, une subvention du budget principal est chaque année nécessaire pour abonder le budget des hébergements touristiques.
Les scénarii établis à l’automne 2022 ont montré que la charge risquait d’être encore plus lourde en 2023 dans un contexte budgétaire terriblement dégradé par l’inflation et la hausse des coûts de l’énergie qui s’additionnent aux effets négatifs de la crise sanitaire. L’ouverture du camping mobiliserait ainsi des crédits supplémentaires au détriment d’action ou d’investissement en faveur des habitants, informés par un diaporama complet et étayé, constitué d’éléments de rétrospective et de prospective, le conseil municipal a décidé de ne pas s’engager dans cette voie
Que prévoit la commune à long terme ?
Depuis de nombreuses années, la commune se préoccupe du devenir du camping, ouvert au tournant des années 1960-1970, dans son site actuel, un terrain arboré du 7 ha en bord de Saône et exposé au risque d’inondation qui n'est pas sans contrainte pour son développement.
La question du mode de gestion de cet équipement touristique est très importante : doit-elle être en régie ou en gestion externalisée ? En 2017, la municipalité conduite par Raphaël Lamure a lancé une opportune procédure de délégation de service public restée infructueuse.
Aujourd’hui, le devenir du camping doit se penser et s’écrire dans une perspective inscrite dans les évolutions en cours et dépassant la seule question de son ouverture ou non en 2023. Dans sa séance du 14 décembre, le conseil municipal a aussi validé la proposition de recourir à l’accompagnement d’un bureau d’études spécialisé pour mettre à plat toutes les problématiques et les potentialités du site qui jouxte la future véloroute 50, proposer des stratégies d'exploitation et définir les diverses modalités qui doivent permettre l'émergence d'un projet durable et viable en faveur du territoire, de ses acteurs économiques, - particulièrement les commerçants -, que nous n'oublions pas et bien sûr de ses habitants.
Propos recueillis par Marie Barel, correspondante locale de presse