C'était une piste évoquée par le gouvernement mais finalement non retenue : il n'y aura pas de journée sans chasse dans l'Hexagone. Et ce, alors que 78 % des Français se disent favorables à son arrêt le dimanche*.
En revanche, la secrétaire d'État chargée de l’écologie, Bérangère Couillard, a annoncé les nouvelles mesures du plan sécurité de la chasse lundi 9 janvier. Avec, dans le viseur, la réduction des accidents, comme celui advenu à Pommiers en octobre dernier.
Le gouvernement prévoit notamment la création en ce début d'année d'une contravention pour "sanctionner l’acte de chasse sous l’emprise excessive de l’alcool puis favorisera la création d’un délit par voie législative". Une nouveauté qui n'en est pas vraiment une pour Antoine Herrmann, directeur de la fédération des chasseurs (FDC) du Rhône. "9,9 fois sur 10, les chasseurs prennent un véhicule pour aller pratiquer : ils sont donc verbalisables comme l'ensemble des citoyens. On manipule des armes létales, capables d'arrêter un sanglier de 100 kg : si un accident grave se produit et qu'on en est l'auteur, on sait qu'on va vers de graves complications, qu'on a une grande responsabilité".
Autre mesure, le renforcement de la formation et de la sensibilisation des chasseurs : depuis 2019, la loi instaure l’obligation d’une remise à niveau décennale portant sur les règles élémentaires de sécurité. "[…] Un temps de manipulation pratique lors de ces formations sera généralisé par les fédérations de chasseurs, indique le gouvernement. Objectif : un chasseur sur deux formés d’ici 2025. Tous les chasseurs au plus tard en 2029".
Enfin, à partir de l'automne 2023, une plateforme sera lancée pour un meilleur partage de l'espace : les battues devront obligatoirement y être signalées. Des applications de ce type sont déjà utilisées dans certains départements comme l'Isère. "Il y aura toujours des freins technologiques avec les zones blanches, mais on avait déjà envie de capitaliser sur ce genre de choses : on ira juste peut être un peu plus vite que prévu", souligne le directeur de la FDC 69.
Une chose est sûre, ces mesures sont jugées insuffisantes par bon nombre d'associations de défense de la nature. Dans un communiqué commun datant du 9 janvier, une dizaine d'entre elles s'insurgent : "plutôt que de limiter la chasse, le gouvernement préfère limiter la liberté des autres : les Français n’auront pas d’autre choix que de slalomer entre les "bulles de danger", ou de rester chez eux, comme l’a déjà préconisé le chef de la Fédération nationale des chasseurs... Vous avez dit démocratie ?".
*Sondage Ifop réalisé en 2022