Vendredi 3 février, une ambiance inhabituelle régnait à la Cabane des Alouettes, route Saint Antoine. En effet c’était la fête. Les dix véhicules de l’entreprise Charrin vidanges et assainissement étaient sortis des garages, les employés présents avec leurs gilets fluos, ainsi que de très nombreux clients et amis, constituant une haie d’honneur pour l’arrivée d’Evelyne Charrin, chef de la société.
Celle-ci a fait valoir ses droits à la retraite. Et si l’on en juge par le dynamisme et le sourire affichés par Evelyne, l’idée de cette fin d'activité n’engendre pas la morosité.
La cheffe d’entreprise s’est prêtée au jeu de la fête surprise et a largement salué tous ceux qui étaient là se frayant un passage dans les fumées des fumigènes, les confettis et les pétards. Est arrivé le moment du discours de son époux, chef de la société Charrin Michel, qui produit des fruits et qui est très connue des Chazéens et bien au-delà. Michel s’est adressé à son épouse avec des paroles inhabituelles en pareille circonstance.
Il a rendu hommage aux femmes de sa famille. "Je vais vous parler des destins de femmes". Il a évoqué d’abord son arrière-arrière-grand-mère, Claudia Cornier, venue s’installer à Chazay avec son mari et sa fille. Le mari parti à la guerre, cette femme a fait fructifier le lopin de terre familial. Sa fille, la grand-mère de Michel, "a eu la bonne idée de se marier avec un Charrin", a déclaré ce dernier, non sans humour.
"Cette entreprise, c'était mon bébé"
Michel a rendu hommage à sa grand-mère, dont il a loué la sagesse. Il rappelle à Michel celle de son propre père et à sa mère qui s’est chargée de faire vivre l’exploitation familiale et la petite société de vidange.
Le temps venu, c’est Evelyne qui a pris la suite de la maman de Michel à la tête de la société de vidange. Formée à la couture puis à la vente en boulangerie, Evelyne s’est très vite mise au travail et a fait fructifier l’entreprise. Aujourd’hui, ce sont dix camions qui sillonnent les routes de la région et une quinzaine de salariés qui travaillent pour la société.
Pas de nostalgie dans ce discours mais un constat : "Si j’ai réussi dans ma vie, c’est toi qui m’as permis de le réaliser. Sans toi je n’y serais pas arrivé. Merci pour ton engagement".
Tous les participants se sont montrés unanimes pour souhaiter à Evelyne de trouver un équilibre pour son bien-être dans sa nouvelle vie. "Cette entreprise, c’était mon bébé", a-t-elle lancé, tout sourire et heureuse de laisser la main à son bébé de chair et d’os : Thomas.