C'est une véritable métamorphose qui est en cours au sein de la résidence des Isles : le bâtiment, propriété d'Alliade Habitat, est en travaux depuis le mois d'avril et ce jusqu'à janvier 2024. Isolation thermique des façades, de la toiture, remplacement du système de VMC dans les parties communes, installation de nouveaux radiateurs et remplacement des gardes corps dans les logements…
La réfection de la résidence est totale : en dix mois, le bailleur annonce le passage d'un DPE F à B pour la résidence, ce qui devrait entraîner "une diminution de la consommation énergétique" et "améliorer le confort thermique" des résidents. Des travaux dont Stéphane Boussardon, locataire dans la résidence depuis plusieurs années, comprend l'utilité, mais qu'il ne supporte plus : "Cela fait six ans que je demande à partir d'ici à cause des problèmes d'isolation, de moisissures, souligne cet ancien travailleur du bâtiment. Ces travaux sont nécessaires, mais c'est insensé de les réaliser alors que des personnes vivent dans la résidence".
Atteint d'une tumeur au cerveau et asthmatique, il dit ne plus pouvoir supporter le "bruit incessant" des travaux et la poussière générée par ces derniers. Revenu de l'hôpital en février suite à des soins, il dit vivre un véritable calvaire depuis le début du chantier.
"Ils percent parfois en non-stop de 9 h à 16 h et le hall d'entrée n'est pas nettoyé" souffle-t-il. Des bruits qui perturbent aussi son fils de 12 ans, atteint d'un trouble autistique, lorsqu'il vient lui rendre visite (Stéphane Boussardon est séparé de sa compagne).
Une demande de relogement prochainement traitée
Autre souci évoqué par le résident, la difficulté de se garer depuis le début des travaux ainsi que sa crainte pour ses objets personnels : une intervention doit en effet avoir lieu dans son logement – comme dans celui de tous les résidents – notamment pour installer de nouveaux radiateurs. Au milieu de son appartement aux nombreux meubles, il a peur pour ses objets personnels. "Chez une voisine, ils ont sorti les meubles pour l'installation et ils sont resté dehors pendant longtemps je ne veux pas qu'il m'arrive la même chose".
Tous ces problèmes font qu'il souhaiterait être relogé le temps des travaux : il a effectué une demande auprès d'Alliade habitat, relancée avec son intervenante sociale. "Je ne suis pas seul à être indisposé par ces travaux : tout le monde en parle, mais personne ne fait rien".
De son côté, le bailleur social indique avoir suivi son protocole d'information habituel en cas de réhabilitation de logement. "En septembre, nous avions fait une réunion publique au pied de l'immeuble, à laquelle tous les locataires étaient conviés : M. Boussardon était absent", indique le service communication d'Alliade.
De fait, tous les locataires ont reçu un flyer les informant du but et du déroulé des travaux. "M. Boussardon nous a prévenu de ses problèmes de santé à la fin avril/début mai, lorsque les travaux avaient déjà commencé. Le relogement aurait pu être anticipé s'il nous avait prévenu avant leur commencement".
Les entreprises ont reçu la consigne de ne pas intervenir dans son appartement tant qu'il y réside : un relogement va prochainement lui être proposé "d'ici fin août ou début septembre" sur la commune de Civrieux. Stéphane Boussardon pourra choisir d'y rester temporairement ou de manière permanente.
"Le délai pour répondre à sa demande s'explique par le peu de logements sociaux disponibles sur la commune : on espère que ce nouveau logement correspondra à ses besoins", conclut le service communication.