Tout comme le gel, les maladies de la vigne n'épargnent pas les coteaux du Beaujolais. Mildiou, oïdium donnent déjà des sueurs froides aux viticulteurs, néanmoins même en les évitant les acteurs vitivinicoles ne sont pas au bout de leurs surprises. Le court-noué s'invite également depuis quelques années dans la partie des problématiques qu'il ne faut surtout pas prendre à la légère…
Et c'est bien là tout le souci selon Marion Claverie, ingénieure à l'institut français de la vigne et du vin, IFV du pôle Rhône-Méditerranée qui estime que "les vignerons ont tendance à sous-estimer la présence du court-noué sur leurs parcelles et notamment dans le Beaujolais".
Lors du PNDV Tour de fin février au lycée Bel-Air de Belleville, l'ingénieure spécialisée sur cette question en a donc profité pour mettre en avant cette maladie qui touche de plus en plus et de manière insidieuse le territoire. Même s'il existe un test "ELISA" pour établir la présence où non du court-noué sur une parcelle, Marion Claverie détaille que "cette maladie est difficile à diagnostiquer".
Cependant certains signes et quelques facteurs peuvent alerter les viticulteurs. "Par exemple sur une parcelle le panachage peut être un indicateur. Les cépages comme le chardonnay sont plus touchés par cette maladie, commente l'ingénieure. Il faut garder à l'esprit que les symptômes visuels sont quand même plus ou moins fiables".
Des pertes importantes sur les rendements
Pour l'instant, à la question "vignobles français sont-ils court-noué ?", l'IFV et les chercheurs ont peu de données précises affirme Marion Claverie. Néanmoins, sur les tests menés dans le Beaujolais sur des parcelles d'un km², la positivité pouvait s'élever à près de 60 %.
Mais finalement, quel est le réel problème de cette maladie sur la vigne ? Le court-noué agit négativement sur l'aspect qualitatif et quantitatif du vignoble. En effet, l'ingénieure de l'IFV assure que le virus peut entrainer des pertes, "de 5 à 50 % sur les parcelles touchées. En Beaujolais, la nuisibilité s'élève en moyenne à 27 % sur la récolte".
Elle ajoute que, "le court-noué évolue lentement et est malheureusement incurable, le seul moyen contre cette maladie est la lutte préventive". Pour parer au mieux à cette problématique l'IFV a développé le projet "Pathogen" qui consiste en des formations de E-learning auprès des viticulteurs afin de les sensibiliser à cette question.