La nouvelle n'a pas mis longtemps à parcourir le bourg : dans l'après-midi du dimanche 21 avril, des familles issues de la communauté des gens du voyage se sont installées sur le stade de sport du collège Bois Franc, faute d'aires disponibles dans les environs.
En effet, comme le rapporte la gendarmerie, l'aire de grand passage d'Anse est actuellement pleine, tout comme d'autres situées dans l'Ain.
Dans la journée, la mairie a rapidement été alertée par des riverains de l'arrivée des occupants : elle a contacté la gendarmerie qui est venue constater l'installation et s'est mis en relation avec une association qui s'occupe des gens du voyage.
"On a prévenu le préfet qui nous a dit qu'il allait prendre un arrêté d'expulsion, mais lundi il ne l'avait toujours pas fait. On est retourné à la charge : il devrait préparer l'exécution de l'arrêté aujourd'hui", expliquait mardi Bernard Grosbost, 1er adjoint à la mairie de Saint-Georges-de-Reneins.
Lundi, lui et le maire Patrick Baghdassarian sont partis à la rencontre des occupants du terrain. "Ils nous ont gentiment expliqué qu'ils étaient là jusqu'à dimanche, sans agressivité : on espère vivement que le préfet prenne l'arrêté pour qu'ils évacuent le terrain dans les 48 h".
"Les gens ont une mauvaise image de nous"
Du côté du campement, les gens du voyage ne souhaitent pas communiquer sur cette situation. L'un des propriétaires d'une caravane présente sur le terrain estime que, "ça ne sert à rien de s'exprimer sur ce sujet. Les gens ont une mauvaise image de nous et le fait de parler ne va rien changer", souffle-t-il.
L'homme assure tout de même que l'ensemble des occupants auront quitté les lieux dimanche prochain.
Une situation qui laisse les habitants des alentours dans une certaine indifférence. "Pour l'instant, il n'y a eu aucun problème. Ce n'est pas la première fois que des personnes s'installent ici. Il n'y a jamais eu trop de soucis mis à part quelques dégradations. Ils venaient faire leurs besoins dans notre lotissement", confie la propriétaire d'une maison située en périphérie du stade.
Les caravanes se sont raccordées à l'une des lignes électriques à proximité du terrain. L'habitante interrogée explique que souvent en guise de participation, "ils font une cagnotte commune et viennent là déposer à la mairie en s'en allant".
Selon Bernard Grosbost, au-delà du fait que les gens du voyage se soient installés illégalement, il existe aussi une problématique de sécurité.
En effet, une conduite de gaz traverse le champ voisin ce qui peut représenter un risque majeur pour les riverains et les occupants du lieu. "C'est une très grosse gêne pour le collège ainsi que la commune : outre l'eau et électricité, ils abiment le terrain en circulant dessus et en vidant leurs machines à laver, ce qui n'est pas très écologique", complète l'élu.
Un plan B pour les cours de sport des collégiens
L'occupation du terrain perturbe le bon déroulé des cours d'EPS des élèves du collège Bois Franc. Lundi 22 avril, le principal de l'établissement a contacté la mairie qui a donné son accord de principe pour que les enfants viennent faire du sport dans le parc communal. "Mais ce n'est pas l'idéal, ils pourront s'extérioriser mais il n'y a pas d'équipement et un risque avec la circulation ; c'est aussi un peu loin de l'établissement s'ils n'ont qu'une seule heure de cours", note Bernard Grosbost.