Si le dispositif législatif est en place, reste encore à l’appliquer avec des moyens adéquats. La Chambre d’agriculture du Rhône a réalisé en 2012 une étude auprès des exploitations agricoles dans le Beaujolais et a présenté lors de la table ronde organisée par la Région un constat qui pose de nombreuses interrogations. Si aujourd’hui un quart des exploitations sont détenues ou codétenues par des femmes, leur niveau de formation dans le domaine reste moins élevé que chez les hommes. Le temps partiel reste fortement utilisé également, signe que l’exploitante est souvent contrainte d’exercer une autre profession en parallèle. Elles s’installent également plus tard (moyenne d’âge de 31 ans contre 29 ans pour les hommes) et ont moins facilement accès à la formation et au prêt bancaire, sans doute du fait de préjugés sur la pénibilité du travail (elles conduisent moins les engins agricoles, exercent moins les tâches dans la vigne et sont cantonnées au cuvage ou aux travaux administratifs de l’exploitation). Aussi la Chambre d’agriculture du Rhône a présenté des pistes d’action, notamment au niveau de la formation, de la communication et des associations sous forme sociétaires pour faciliter les reprises d’exploitation et concilier vie privée et vie professionnelle. Chantal Pegaz, ancienne avocate et viticultrice aux côtés de son époux, a apporté son témoignage, rappelant ses actions en matière de mise en valeur de la femme au travers d’associations comme les Etoiles en Beaujolais, Wine art of France ou la fédération de ces associations de femmes viticultrices, Femmes de vins. Béatrice Geoffrey, viticultrice et mère de quatre enfants, a dû se battre pour conserver son exploitation à son mariage, concilier sa vie privée avec son travail, face à l’absence d’aide auxquelles elle ne peut prétendre. "Mon métier m’a appris plein de choses, commente-t-elle, l’égalité n’existe pas, lorsque dans un couple d’exploitants l’un doit arrêter et trouver un travail, on ne se pose pas la question, c’est la femme qui le fait…" La MSA a mis en place un groupe de paroles pour les femmes exploitantes, initiative rappelée et saluée par Béatrice qui y a trouvé une écoute. De nombreuses questions ont été soulevées, mais une d’entre elles semble hélas trouver une réponse mais pas de justification : le fait d’être une femme exploitante, est-ce une difficulté en plus ?
Egalité hommes-femmes : des progrès à faire dans l’agriculture
L’égalité entre hommes et femmes a progressé, comme partout, aussi dans l’agriculture.
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