C’est un investissement qui arrive à point nommé ! Les panneaux photovoltaïques ont débarqué en octobre dernier sur l’entrepôt de la Banque alimentaire de Bourg-en-Bresse. Les 1 800 mètres carrés de toiture ont ainsi été mis à profit, et accueillent 410 panneaux solaires, répartis en quatre champs.
Une partie de la production (environ 103 MWh par an) est revendue à EDF et l'autre est autoconsommée. "La consommation de la Banque alimentaire est de 120 MWh par an, explique Gilles Bollard, responsable du projet au sein de l'association. L’autoconsommation va nous permettre de produire 60 à 65 MWh. Un peu plus que la moitié de notre consommation."
Une fois produite, l’électricité préalablement stockée alimentera, la nuit, les chambres froides et les congélateurs de l'association qui renferment des denrées alimentaires collectées. Des équipements en marche, 24 heures sur 24... et qui consomment.
Banque alimentaire : une déception avec l’envolée du coût de l’énergie
L'objectif du projet était de passer d'une facture annuelle de 20 000 euros à 2 000 euros, en incluant la revente d'électricité à EDF. Mais la crise énergétique, change la donne ; la facture ne baissera pas : elle va même augmenter. Mais beaucoup moins que si rien n'avait été fait.
Selon Gilles Bollard, elle aurait dû être multipliée par quatre, selon le cours actuel de l'énergie. La Banque alimentaire n'aura à supporter qu'une hausse de 50 %.
Par ailleurs, l'électricité qui sera vendue et repartira dans le réseau, permettra de rapporter à la Banque alimentaire entre 10 et 12 000 euros par an, grâce à un tarif de base de 0,1135 € / kWh. Le chef de projet se montre donc optimiste, d'autant qu'il le souligne "on ne pourra jamais délocaliser le soleil..."

CCI : unis contre les coûts de l'énergie et des matières premières
Panneaux solaires : un investissement amorti en moins de dix ans
Malgré la manifeste pertinence financière du projet, il aura tout de même fallu plus de huit ans à Gilles Bollard et à la Banque alimentaire pour aller au bout de ce projet. L'investissement de 550 000 euros, destiné à être amorti en moins de dix ans, est en effet conséquent, et pas facile à mobiliser pour l'association, qui a dû faire appel à des fonds extérieurs.
"Nous avons essuyé le refus de la communauté de commune ainsi que celui du SIEA(Syndicat intercommunal d’énergie et de e-communication de l’Ain, Ndlr), se souvient amèrement Gilles Bollard. Nous avons donc dû trouver des mécènes privés tels que Suez, le Crédit Agricole, la SAS Bolder..."
Des financements publics ont aussi été mobilisés à travers l'Europe via le Fonds européen de développement régional (Feder), la Région Auvergne-Rhône-Alpes et l’Etat avec France Relance (120 000 euros). "C'est ce qui nous a permis de boucler le projet", souligne Gilles Bollard, avant de conclure : "Un responsable d’association doit voir plus loin et continuer ses combats contre les déchets alimentaires, le gaspillage énergétique…"