C'est déjà la 18ème journée d'un championnat de National ultra serré et dans lequel les Caladois (13ème) éprouvent toujours autant de difficultés pour sortir la tête de la zone des six relégables. A chaque jour suffit sa peine. Solidaires au Mans, la semaine dernière (1-1), les joueurs du FCVB ont une autre montagne à gravir ce vendredi soir : ce Red Star porté par une série de neuf matches sans revers, qui ne vient jamais dans le Beaujolais, la fleur au fusil. La promesse d'un beau duel pour la première à domicile en 2023 ? Hervé Della Maggiore préfère, lui, souligner la nécessité de faire tourner la machine à points…
Comment avez-vous enchaîné cette semaine après le match nul ramené du Mans, vendredi dernier (1-1) ?
"Dans la continuité de ce que nous avons fait depuis la reprise, avec plus d'intensité, une prise de conscience plus grande de notre situation. Cela se retrouve dans la façon de travailler et le rythme que l'on y met. Par rapport à la première partie de saison, ça faisait partie des constats à améliorer. Aujourd'hui, on est sur de bonnes bases."
Vous n'avez pas été épargnés au Mans avec la blessure (rupture du tendon d'Achille) de votre piston droit Quentin Martin. Comment avez-vous vécu ce nouveau coup dur ?
"C'est un vrai coup dur pour lui. Je le connais depuis longtemps, à Bourg. Déjà, à cette époque, il n'était pas épargné par les blessures (croisés). Il avait galéré pour revenir puis s'était relancé au Canet avant de venir ici. Ce ne sont pas des petites blessures, en plus. On est forcément très peiné mais c'est surtout lui qui est touché par tout ce qui lui arrive. Je comptais sur lui pour la seconde partie de saison. Aujourd'hui, on ne peut pas changer les choses. On le soutient. On est avec lui. Je ne sais pas comment les choses vont se passer, par la suite. Il se fait opérer demain (vendredi). Sa saison est terminée."
"Depuis la reprise, on n'a pas été épargnés par les blessures"
Sur la suite à donner à sa carrière, que vous-a-t-il dit ?
"Je l'ai senti vraiment abattu en sortant du terrain. Sur le coup il m'a dit qu'il voulait arrêter. C'était un discours à chaud. Depuis il a pu réfléchir. Je n'ai pas trop eu l'occasion de discuter avec lui parce que dans cette situation, il n'y a pas grand-chose à dire. Je vais attendre qu'il se fasse opérer et à partir de la semaine prochaine, on verra comment il est psychologiquement."
Est-ce que cela a mis à distance la portée du nul au Mans ?
"Je ne peux pas dire ça, par rapport à notre position. Depuis la reprise, on n'a pas été épargnés par les blessures dans cette première partie de saison. Et là, ça redémarre de la même manière. On a eu d'autres blessures qui sont venues se greffer à celle de Quentin (Martin). Taufflieb (déchirure au mollet), Obissa (déchirure) et Max Blanc dont la présence ce vendredi est compromise. Je devrais, par contre, récupérer Rémi Bonenfant, en défense. On va s'accrocher malgré ce que j'ai pu lire et entendre sur notre match au Mans qui aurait été catastrophique dans le jeu. Je n'ai pas du tout eu ce ressenti. Nous n'avons pas été mis en danger, défensivement, sur les deux périodes. Offensivement, on a eu des situations de transitions que l'on a mal gérées. Techniquement, on a peut-être loupé des choses mais ça équivaut à une équipe qui est 13ème du championnat aujourd'hui. Il y a eu du mieux au Mans, par rapport à certains de nos matches de la première partie de saison. Les deux années précédentes ont été exceptionnelles. Cette année, nous faisons la saison qui correspond plus à Villefranche, à savoir se battre pour le maintien. Il ne faut pas penser qu'il y aura du caviar ici, à chaque saison. Demain, on joue une équipe du Red Star qui reste sur neuf matches sans défaite. Avec six descentes en fin de championnat, on joue la survie du club. Demain, il faut s'attendre à voir des combattants sur le terrain. C'est ce que j'attends pour pouvoir se maintenir."
Quel était le plan de jeu au Mans ?
"On avait changé notre organisation. Notre plan de jeu était d'être solide face à la meilleure attaque du championnat. L'année dernière, on jouait tous les matches pour les gagner mais là, dans notre situation, sans vouloir changer mes convictions sur le jeu, il faut être dur à jouer et au Mans, on l'a été. C'est aussi pour ça qu'eux aussi ont déjoué alors que ça reste une très bonne équipe."
"Je n'ai pas l'intention de recruter. J'ai encore envie de croire en ce groupe"
Le club va-t-il se renforcer dans les semaines à venir ?
"Non. Après le départ de Guezoui cette semaine et la blessure de Quentin Martin, cette semaine, j'ai été très sollicité par les agents pour d'éventuels renforts mais je maintiens ma confiance au groupe actuel. On a discuté avec le président (Philippe Terrier). Je n'ai pas l'intention de recruter, c'est peut-être une erreur mais depuis la reprise, il y a des progrès dans la mentalité affichée par les joueurs. Le vestiaire vit toujours aussi bien et je trouve qu'il y a du mieux dans l'intensité mise lors de nos séances, et cette volonté de jouer les uns pour les autres. J'ai encore envie de croire en ce groupe."
Cette semaine, le club a annoncé le départ de l'attaquant Medhy Guezoui gêné par des blessures récurrentes pendant la saison et demi qu'il a passée à Villefranche. Quel est votre positionnement sur cette décision commune ?
"Cette décision est légitime. Depuis qu'il était là, il rongeait son frein par rapport à toutes ses blessures. Il a joué le jeu. Il a toujours essayé de se soigner. On est tous arrivés à la même conclusion que ce serait compliqué pour lui de retrouver son niveau physique. Son départ, c'est la meilleure des choses pour les deux parties."
Avez-vous le sentiment d'un gâchis avec ce joueur ?
"C'est surtout un mauvais choix mais pas par rapport au joueur et ça, je tiens à le dire parce qu'avant ses blessures, à chaque fois que j'ai joué contre lui, il m'a fait tellement mal… Le mauvais choix, c'est surtout de savoir où il en était quand il est arrivé au club. Peut-être que je n'ai pas pris assez de précautions mais nous n'avons pas une structure qui permet de faire 1000 examens quand les joueurs arrivent. J'avais pris les infos avant, il s'entraînait l'année précédente. Je savais que c'était un bon mec mais il n'a pas pu nous apporter tout ce que nous attendions de lui. Il n'a pas beaucoup joué. Il a pris conscience qu'il fallait qu'il arrête et en avait marre de se trimbaler entre le terrain et le kiné. Il ne voyait plus le bout du tunnel et ça devenait usant pour lui. Il n'a jamais triché."
" Parfois, ne pas avoir le ballon n'empêche pas de gagner des matches…"
Le Red Star tourne à plein régime offensivement en ce moment. C'est un gros match qui vous attend à Chouffet…
"Le président m'a dit la même chose, cette semaine. C'est un gros adversaire qui nous attend mais les gros matches, ce sera plus contre des concurrents directs pour le maintien. Si on peut prendre les trois points, ce sera très bien même si on connait la dynamique de l'adversaire. Il faudra que l'on soit à 200% en espérant qu'ils soient un peu moins bien. On va essayer de progresser encore par rapport au match du Mans où nous avons pris un but qui était évitable. C'est dommage parce qu'ils n'ont pas eu beaucoup de situations. Défensivement, on va tenter d'être aussi solide tout en essayant de leur poser des problèmes sur le plan offensif."
Poser des problèmes, est-ce que ça suppose, par rapport à votre position actuelle, de laisser le ballon au Red Star ?
"Ce n'est pas d'actualité pour nous. Je le répète, je ne vais pas renier mes principes. C'est le match qui donne la possession quand tu es bien techniquement. Au Mans, on l'a eu moins que d'habitude. Parfois, ne pas avoir le ballon n'empêche pas de gagner des matches… Ce n'est pas ce que je prône mais il faut savoir s'adapter. On peut accepter de ne plus avoir le ballon parce qu'on est dans l'urgence de prendre des points, quelle que soit la manière. Ce qui importe, c'est le résultat. Il faut être très pragmatique dans la façon dont on aborde les matches. En attendant de retrouver nos qualités, on peut faire différemment, peut-être, mettre d'autres moyens pour prendre des points."
L'année dernière lorsque le Red Star était venu à Villefranche, (0-0, 25 février 2022) le coach Habib Beye n'avait pas vraiment mis en place un système offensif mais s'était montré plutôt prudent sur ses bases défensives. Vous vous attendez à quoi cette fois-ci de sa part ?
"Ils n'avaient pas vu le ballon lors de ce match. Et à la fin, en discutant avec lui, il avait avoué que contre nous, il n'avait pas d'autres moyens pour nous affronter. Aujourd'hui, il a certainement vu nos matches et sait la position dans laquelle on se trouve. Il sait aussi que l'on propose moins de qualité dans le jeu et ça peut lui donner plus de confiance. Un match reste match. A nous de lui montrer, dès l'entame, qu'il se passera la même chose que la saison passée, sauf qu'il va perdre au lieu de faire match nul."
Propos Recueillis par Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse.