Vendredi 15 septembre, 6ème journée de National. A Villefranche-sur-Saône, au stade Armand-Chouffet, FC Villefranche-Beaujolais et Nîmes Olympique font match 1-1 (0-1). Environ 1500 spectateurs. Arbitre M. Edgar Barenton. Avertissements : Kouadio (53e), Ba (90e +3) à Villefranche; Doukansy (33e), Mendy (64e), Picouleau (87e) à Nîmes. Buts : Dekoke (81e) à Villefranche; Picouleau (17e) à Nîmes. Composition du FCVB : Péan – Dekoke (capitaine), Moussadek, Da Silva – Kouadio, Bendaoud (Sidibé, 76e), Louzif, Benaïssa – Ba, Gromat (Abanda, 46e), Mai (Bichet, 69e, puis Henry, 89e). Entraîneur : Romain Revelli.
Ce soir, ils sont restés un long moment sur la pelouse de Chouffet, bien usés, la tête tourné vers les regrets amassés en une fin de match qui aurait pu donner à cette rencontre, un accent épique comme la Calade made in Revelli, sait les offrir depuis le début de la saison. Si les joueurs du FCVB n'ont pas le plaisir de poser leur jeu sur une galette digne de ce nom, cette pelouse de Chouffet qui n'est en rien une aide à leurs envies de construire, on ne pourra pas leur enlever ce mental de fer que leur coach est en train de leur transmettre, de journée en journée. Parce que ce match a été dense et rude, face à un ancien de la maison du dessus, ce Nîmes Olympique angoissé au point de ne plus savoir comment gagner un match en National, la saison où justement ceux qui ne gagnent pas vite courent le risque de perdre bien plus, bien plus tard. Si Revelli n'a pas les soucis de son homologue gardois Frédéric Bompard, il peut déjà se dire que ses "petits" gars ne s'avouent jamais vaincus quelles que soient les circonstances d'un match comme il se présente. A Dijon, la semaine passée, ils avaient perdu le défenseur Moussadek (malade), l'attaquant M'Buyi au dernier moment et le meneur Blanc à la mi-temps, et s'étaient inclinés (2-0), après une seconde période à tenter le tout pour le tout, en une résilience non payée, au bout du compte. C'était leur première défaite de la saison. Pas de quoi freiner l'envie de continuer à grandir encore, au matin de la sixième journée.
Le combat continue
Et cette semaine ne leur a pas offert de répit, Camara le dernier venu étant encore ménagé pour ne pas chuter lui aussi plus longuement, Sergio ayant eu la douleur de perdre son papa quelques jours avant la venue de Nîmes. Avec autant d'épreuves à surmonter, il y aurait eu matière à tomber dans le premier faux pas de la saison à domicile. Mais cela attendra encore. Et ce n'est pas volé. Car, la façon dont les Caladois ont su se faire violence, se faire mal dans le vocabulaire des coachs, dit beaucoup de l'état d'esprit de ce groupe nouveau. Parce que si tout n'a pas été parfait, malgré un très bon premier quart-d'heure (matérialisé par ce joli mouvement, flanc gauche, et ce centre de Benaïssa pour Ba en déveine dès la 3ème et 7ème), la souffrance a quand même été à l'affiche ce soir. Longtemps, on a vu Nîmes assurer tout ce qu'il pouvait, pour filer vers une première victoire en National, qui aurait signifié sa maîtrise dans ses temps forts, son métier dans les instants de frilosité. La prise de l'avantage, a pu sembler significative, un temps seulement avec cette percussion de Mexique au cœur du jeu, prenant de vitesse l'axe défensif caladois pour servir Picouleau qui n'avait plus qu'à conclure devant Da Silva et Péan, médusés (0-1, 17e).
Bichet a tout remué devant
De là, Nîmes a ensuite mis le pied sur le ballon, comme si cette ouverture du score avait donné le ton d'une suite favorable qui n'est pas advenue, pourtant. La tête de Picouleau dans la surface avait manqué de peu le cadre de Péan (24e). Mais à dire vrai, à part ces vingt dernières minutes, les Crocos ont quand même montré certaines limites dans leur jeu – la peur de prendre des initiatives quand Villefranche a appuyé plus fort son pressing, nouvellement organisé dans un 3-4-3 qui mérite d'être revu, quand même. Car, une fois la demi-heure passée, les Caladois auront repris un peu plus l'initiative, la volée de Louzif, non cadrée, venant illustrer ce temps redevenu plus à leur avantage (37e). Et plus encore, ce corner de Benaïssa, finissant sur tête trop décroisée de Gromat (44e). Tout s'est emballé, en seconde période : la bravoure partout, les erreurs techniques aussi, quand bien même le passage au 3-5-2 avec l'entrée d'Abanda à droite, Da Silva montant d'un cran au milieu, Kouadio étant recentré dans la défense à trois, aura redonné un peu plus de certitudes, de vitesse, à tout le monde. Et Nîmes dans tout ça ? La tentative de Burner prenant de vitesse Moussadek pour échouer sur un Péan attentif, (72e), était la seule flèche décochée par les joueurs de Bompard. C'était bien maigre. La dernière demi-heure serait vive, comme les Caladois savent désormais le faire.
Dekoke, en capitaine courage !
Dans cette volonté de tout renverser, de tout secouer, le jeune Bichet, aura donné de sa personne – il finira la cheville en feu, après avoir remplacé Mai blessé (69e) avant d'être lui aussi secondé par l'Américain Henru (89e) - sur le contre qui suivit, en force, aurait pu tromper le portier nîmois, Paradowski (73e). Peu à peu, le FCVB a insisté, davantage, forçant le verrou nîmois avec une obstination certaine. Sur corner de Benaïssa, la tête de Dekoke frappera la barre et la ligne de but (74e), à deux doigts d'une égalisation qui viendrait, peu après. Ce n'était pas par Ba, dont la tête au-dessus, ne concrétisait pas une nouvelle opportunité dans les seize mètres que Louzif avait su créer (75e). Il faudra ce long coup-franc de Benaîssa, terminée sur la tête cette fois-ci gagnante de Dekoke pour voir le FCVB revenir à hauteur de Nîmes, à neuf minutes de la fin (1-1, 81e). Ainsi se jouait encore une fin de match échevelée. Louzif des 20 mètres, obligeait Paradowski au "sauve qui peut" (82e). Puis le joli numéro de Sidibé en une touche pour Louzif, au point de pénalty, à l'enchainement aussi subtil que rapide, allait mourir sur le pied gauche de Paradowski, en appuis salvateurs (90e + 1). La dernière cartouche était encore portée par Louzif, idéal dans le timing pour la course de Benaïssa, au centre fort pour Ba, trop court (90e + 5). Avec neuf points au compteur, en six journées, le FCVB, cinquième du National ce soir, est dans les pas d'un candidat à tout, un peu plus loin des nécessités du bas de tableau. Pour le moment. Ce n'est pas un mince avantage quand une histoire de groupe commence. On lira la suite de ce parcours beaujolais à Versailles. Dans une semaine.
Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse.