Il était arrivé l'été dernier, à la base d'un effectif qui avait été renouvelé à 80% après avoir connu la montée en National avec Le Puy sans pouvoir goûter à cet étage, ce qui sera enfin effectif cette saison au GOAL FC. En une saison, Loïc Dufau n'a pas perdu de temps pour devenir un des cadres du groupe de Fabien Pujo où sa science des grands et petits travaux au milieu est le ciment du cœur de jeu chasselois. Leader sur le terrain, écouté dans le vestiaire, il dresse ici, le tableau d'un groupe qui ne s'interdit rien la saison de sa première accession en National. Le discours d'une méthode rodée sur le vivre-ensemble qui s'attaque à une échelle plus grande de son évolution dans un championnat où les promus, aux intentions de jeu bien affirmées, parviennent souvent à rester debout, des mois durant. Un challenge excitant.
Vous êtes en route pour une seconde saison avec le GOAL FC, dans la peau de capitaine. Le mot d'ordre, en National sera de quelle nature ?
"On va continuer de tirer dans le même sens avec beaucoup de rigueur et d'intensité, ce que l'on voit déjà dans nos séances d'entraînement. Tout est minuté, on n'a presque plus le temps d'aller boire entre deux exercices ! Il s'agit de se rapprocher au maximum des conditions d'un match. On va tenter de conserver cette confiance qui était la nôtre, la saison passée en N2 pour pouvoir exister en National. On connaît nos forces, avoir la possession, désorganiser nos adversaires, et c'est ce que l'on va essayer de reproduire cette saison encore."
Cela implique dès le début de championnat d'être ambitieux dans le jeu alors que vous êtes promus ?
"Il ne faut pas que l'on soit petit bras et le coach dit aussi la même chose. C'est important de prendre le taureau par les cornes parce que si nous nous mettons en position d'attente, on n'aura pas forcément l'équipe la plus athlétique du groupe. Ça veut dire qu'il ne faudra rien renier ce que l'on sait faire, avoir le ballon, jouer haut et être efficace dans le contre-pressing. On se devra aussi de bien finir nos actions, d'être plus chirurgical, plus efficace, choses que l'on n'a pas su faire pendant la prépa'."
Pour les anciens du groupe, Florian Raspentino, Enzo Reale, Antoine Philippon et vous, est-ce que jouer en National est une récompense ou une occasion de prouver davantage encore de choses sur le terrain ?
"Le foot est une éternelle remise en question. Tout ce qui a été fait avant va nous servir mais il faut le mettre de côté. J'ai fait quatre montées, et ce n'est pas aujourd'hui que je vais me reposer sur ça. Chaque saison, il faut prouver. C'est avec cet état d'esprit que je me suis toujours remis en question, notamment au Puy (2021-2022) la saison où nous sommes montés en National. La suite ne s'était pas passée comme je l'aurais voulu. J'avais envie de prouver aux personnes qui avaient fait certains choix que j'étais encore là. J'ai travaillé fort avec le nouveau groupe au GOAL FC, la saison dernière. On a accompli une belle saison pour accéder à un niveau supérieur. A nous de travailler encore plus parce qu'il y a, devant nous, d'autres exigences avec six descentes. Chacun match va compter."
"Je ne garde que le positif de tout ce que je vis. Je voulais prouver que j'étais encore opérationnel en arrivant ici. C'est ce que j'ai fait l'année dernière"
L'idée de revanche existe-t-elle quand vous n'avez pas réussi à jouer en National avec Le Puy, il y a un an ?
"Je ne garde que le positif de tout ce que je vis. Je voulais prouver que j'étais encore opérationnel en arrivant ici. C'est ce que j'ai fait l'année dernière. Et là, je veux prouver que je peux jouer à ce niveau tout en apportant tout ce que j'avais accompli la saison passée en N2. Je regarde toujours le collectif. Mon objectif a été d'accueillir les nouveaux du mieux possible pour que l'on tire tous dans le même sens comme l'année dernière."
L'apport des nouveaux, ça dit quoi ?
"Ils sont tous arrivés avec un super état d'esprit. Ça fait toujours plaisir d'avoir de nouvelles têtes. Il y a ceux qui reviennent (l'ailier Assef, le défenseur Tanard) et qui sont très motivés. Et les autres suivent aussi. On vit de superbes séances. Après, quand la compétition va arriver, il y aura les choix du coach (Fabien Pujo), et là, une autre histoire commencera !"
Dans votre schéma de jeu, avec une propension à animer les couloirs avec de la vitesse et de la percussion on a l'impression que vous avez encore plus de poids offensivement…
"C'est le cas. Il y a une belle concurrence avec des profils complètement différents. Jonathan Mambu est plus un joueur de pied, de combinaison. Malick Assef est plus un joueur de puissance et d'élimination. Alexis Goncalves a plus de vitesse et une capacité à faire des différences balle au pied. Loïc Socka peut faire exploser n'importe quel adversaire avec sa puissance. On a aussi des profils avec Chafik Abbas ou Côme Fromager, gauchers, qui rentrent sur un faux-pied, ça apporte encore plus de diversité. Il restera au coach à faire les meilleurs choix possibles. A nous de relayer son discours. Pour le moment ça fonctionne bien."
"Que ce soit Flo (Raspentino), Antoine (Philippon), Enzo (Reale) ou Thibaut (Le Maitre), on doit transmettre le vécu du club et surtout montrer la voie sur le terrain parce que c'est par les actes que tout va compter, dans l'attitude et dans nos performances"
Vous aurez davantage de responsabilités quand le navire collectif va tanguer. Est-ce que mentalement on se prépare à ces perspectives-là ?
"Bien-sûr. Que ce soit Flo (Raspentino), Antoine (Philippon), Enzo (Reale) ou Thibaut Le Maitre, on doit transmettre le vécu du club et surtout montrer la voie sur le terrain parce que c'est par les actes que tout va compter, dans l'attitude et dans nos performances."
Six descentes au bout de la saison, ça vous suggère quoi comme réflexion avant d'entrer en National ?
"De l'excitation ! On est impatient d'y être. Depuis fin juin on est dans la prépa', ça fait un moment. Dans les matches amicaux, on a beau se rapprocher de l'intensité de la compétition, ce n'est vraiment pas pareil, ce n'est pas la même odeur. On veut se retrouver avant un match, ressentir ce genre de choses qui se produisent quand tout va commencer. A Orléans, pour notre entrée en championnat, ce sera une autre atmosphère autour du match, malgré tout ce que l'on a pu vivre en amical contre Grenoble ou Bordeaux, par exemple."
Vous voyez quel joueur dans l'effectif capable de surprendre beaucoup de monde cette saison ?
"Je parle souvent de collectif. Mais là, on a vu qu'un mec comme Chafik (Abbas) aime bien prendre des risques, il est capable de coups d'éclats. Malick Assef, on perçoit ses qualités de buteur ou de passeur. C'est souvent les premiers matches qui diront ces choses-là, sur des joueurs d'instincts."
Le jeune latéral Tom Meynadier avait été la surprise de votre dernière saison dans le couloir droit. Peut-il encore franchir un cap en National ?
"C'est un joueur à l'écoute. En un an il a progressé comme s'il avait fait trois saisons dans un club de N2-N3. Il sait quand faire des efforts. Il est en train de se cadrer, il faut qu'il anticipe encore plus certaines choses, ça viendra en jouant des matches. Il peut être une de nos révélations."
Propos recueillis par Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse.