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Football/National 2/Avant Goal FC-Stade Bordelais/Fabien Pujo : " Et maintenant, il faut conclure"

Tout en étant confiant au regard du potentiel de sa formation en quête d'une montée très attendue en National, le coach du Goal FC rappelle les dangers qui attendent son groupe ce samedi, à domicile face à un Stade Bordelais déjà relégué en N3.
Football/National 2/Avant Goal FC-Stade Bordelais/Fabien Pujo : " Et maintenant, il faut conclure"
FRANCK CHAPOLARD

ACTUALITESViticulture Publié le ,

Des mots qui comptent. Un coach qui ne sérine pas ses joueurs de concepts abstraits, parce que le foot ne reste qu'un jeu qui se pense. Fabien Pujo, quelle que soit la conclusion qui tombera sur les têtes de ses joueurs, samedi soir après la venue du Stade Bordelais, les yeux dans ce National qui les rêver, ou la déception d'être encore en N2 – on ne leur souhaite pas, évidemment – aura conservé un verbe haut et efficace à l'endroit de tous les suiveurs du Goal FC. Et si on s'est souvent marré, entre collègues, de ses saillies sur le fait de rester constamment dans le "game", malgré quelques mésaventures à la maison, il aura souvent visé juste. Et à la veille de l'ultime rendez-vous de la saison, face à ces Girondins du Stade Bordelais qui sont tout sauf des inconnus pour lui, on a noté cette phrase porteuse de sens, pas seulement auprès de ses joueurs : "Demain, les gars, il faudra penser au bonheur que vous allez donner aux gens et à vos familles, avant de penser à votre propre bonheur". Quand le "chacun pour sa pomme" reste au vestiaire, c'est toujours le bon moyen d'atteindre ses objectifs. Dernier entretien avant une fermeture espérée joyeuse…

Fabien Pujo, la préparation d'un match pareil, avec l'enjeu d'une montée, ça reste particulier ou c'est plutôt simple à gérer pour un coach ?

"Ce n'est pas simple du tout à préparer. Il y a toujours le petit doute, l'appréhension. Quelque-chose de pas prévu peut se passer. Dortmund, la semaine dernière dans le championnat allemand, a bien perdu le titre de champion à la dernière journée au profit du Bayern, chez lui. A notre niveau, le match remporté aux Herbiers (1-3), la semaine dernière, était même plutôt facile. Nous n'avions rien à perdre. Ils étaient leaders. On ne pouvait que faire l'exploit, devant 3500 personnes. Là, chez nous, face au Stade Bordelais, on est sur la grande autoroute, on arrive au péage. Logiquement, on a de quoi répondre présent. Cependant, il existe un "mais". Et par expérience je sais que ça peut arriver. Il peut y avoir un arbitre, une phase arrêtée, une erreur. Et tout d'un coup, les choses peuvent changer. Là, nous sommes dans la position des Herbiers, la semaine dernière. Le stade sera bien rempli. J'ai confiance en mon groupe. Si on vient d'aller faire un exploit aux Herbiers, ce n'est pas pour finir n'importe comment chez nous. "

Aux Herbiers, il y a eu une sérénité, une gestion des événements de la part de votre équipe qui ont pu surprendre. Quelles ont été les clés d'un tel succès ?

"Je mettrais en avant le travail de toute l'année. Notre premier but, et on l'a vu en vidéo, est la conception de ce qui a été préparé pendant des mois. Ça part d'une touche, ça joue opposé, on touche la profondeur et derrière on finit bien par Raspentino. Il y a aussi eu l'aspect individuel, sur le but de Goncalves à 1-2, puis Kouadio sur le 1-3. Ensuite, l'expérience des Dufau, Reale, Philipppn, Le Maitre, a fait qu'à ce moment-là, il y a eu de la sérénité alors qu'en face il y avait de la fébrilité née d'un contexte qu'ils découvraient. C'est un mix de tout cela qui a permis cette victoire importante."

Vous avez été nommé, il y a bientôt un an, comme entraîneur parce que votre vécu des derniers instants d'un championnat, en N2 notamment à Toulon, pouvait compter. Ces matches-là, ces finales-là, ça se gagnent comment ?

"Aux Herbiers, et j'y reviens, on a été bons dans la gestion émotionnelle. On a calibré les rôles de chacun. Dès le couloir on pensait que l'on pouvait prendre un ascendant psychologique. D'entrée, Touil était chargé de mettre de l'énergie dans l'équipe, Enzo Reale devait calmer le jeu, Le Maitre devait garder du temps avec Antoine (Philippon). Il y avait nos "italiens", Senzemba et Mambu… Chacun avait un rôle pour essayer de déstabiliser l'adversaire par la maîtrise de l'événement. Là-dessus, on a été très performant. L'objectif, samedi, de ce dernier match, ce sera d'amplifier ça, de mettre un rythme et une intensité folle face à une équipe du Stade Bordelais qui n'a rien à jouer et qui, sur la durée, et je l'espère, peut souffrir. J'imagine que pour eux, faire des efforts offensifs pour aller marquer sera important, alors que sur l'aspect défensif cela peut être plus difficile. On devra être bon dans l'équilibre. Le point important se jouera surtout sur l'engagement. Les familles viennent vivre un bon moment. On devra aussi être bons, encore, dans la gestion de nos émotions. "

"C'est fou, mais notre saison s'est peut-être jouée aux Herbiers (1-3) où pendant 90 minutes il aura fallu répondre à un gros défi. Là-bas, beaucoup de joueurs m'ont surpris"

Même en mars quand vous étiez sur une série de trois défaites consécutives, vous n'avez jamais crié au feu. Vous disiez toujours être dans le "game" comme si dans votre esprit il y avait un scénario écrit à l'avance. C'était une réalité, vraiment ?

"Quand je viens ici, l'été dernier, je ne me dis pas que la montée doit se faire en une saison. Si nous avions gardé tout le groupe précédent, cela aurait été possible. C'était le cahier des charges au départ mais au final il a totalement changé avec 17 nouveaux. L'objectif était alors de vivre le sprint final avec un parcours différent de celui de l'an dernier. Il n'y avait pas à mettre de l'urgence. Le club a bien répondu lors de cette période des trois défaites en mars, avec beaucoup de calme de la part de nos dirigeants. Il y a le premier acte aussi de notre saison, avec cinq points d'avance à la trêve. On ne parlait pas obligatoirement de ce genre de scénario. Quand tout le monde est passé devant, on a connu une période délicate. L'objectif, peu à peu, s'est scénarisé sur ce match aux Herbiers en nous disant qu'à cet instant de la saison, nous n'aurions pas quatre points d'avance sur eux. On a fait un fil rouge. Comme au poker, parfois ça marche ou ça ne marche pas. On a misé sur cette possibilité d'aller chez eux en ayant des points de retard. Psychologiquement, c'était mieux pour nous. On avait tout à gagner. Les joueurs ont mentalisé ce match en se disant que le coach avait peut-être raison. A la limite, le pénalty contre Bergerac (0-0, 26ème journée), on est presque content de ne pas l'avoir remporté parce que si nous étions allés aux Herbiers avec deux points d'avance, ce sont eux qui nous auraient peut-être battus devant 3500 personnes qui n'attendaient qu'un exploit. On a mis du calme et cela a fonctionné. C'est ma façon de travailler avec un groupe. Dans le sport, tant qu'il y a des choses à jouer, il faut toujours tenter sa chance. Il y a maintenant un dernier match où les joueurs doivent prendre un maximum de plaisir pour le vivre pleinement. C'est unique dans une vie. On ne parle pas de foot là. Ce qu'ils vont vivre dans la reconnaissance personnelle qui peut arriver doit les aider pour arriver avec le sourire avant l'engagement et surtout ne pas venir en étant rétracté par l'enjeu. Si on garde notre cap, notre chemin, on gagnera ce match, samedi."

Vous n'avez pas hésité à piquer vos leaders sur leur terrain quand il le fallait cette saison. Aux Herbiers, ils vous ont bien répondu. Le management est plutôt bien réussi sur ce coup…

"On a fait preuve de bienveillance et à un moment de la saison c'est devenu presque borderline. Alors, on a su réagir. On a fait des entraînements à 6h du mat', à deux reprises. On a sorti des capitaines, parfois tôt, dans les matches. Notre défenseur Walid Touil a aussi alterné en R1. On a fait en sorte de mobiliser tout le monde, jusqu'au bout. On savait que si on devait accéder au National, ce serait avec des joueurs qui devaient être les leaders du groupe dans la saison. C'est fou, mais notre saison s'est peut-être jouée aux Herbiers où pendant 90 minutes il aura fallu répondre à un gros défi. Là-bas, beaucoup de joueurs m'ont surpris. Je ne cache pas qu'un garçon comme Enzo Reale qui a été en grosses difficultés parfois dans l'activité, la mobilité et le volume de jeu, a été bon dans l'agressivité, le pressing aux Herbiers. Tout le monde, là-bas, a fait un gros match. Maintenant, il faut conclure. "

Propos recueillis par Ralph NEPLAZ

Correspondant local de presse.

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