Romain Revelli, en encaissant assez tôt ce but martégal (5e), cela a-t-il compliqué la suite de la rencontre, notamment en première période ?
"On s'attendait à un match de ce type, face à la meilleure défense du championnat, un bloc bas, ce qui ne nous réussit pas souvent. C'est dommage. On avait fait cinq premières bonnes minutes. Et ensuite, on a tergiversé en revenant jouer vers l'arrière. L'incidence de ce premier but a compté, bien-sûr. Contre ce genre d'équipe, même si sur la seconde période on a mis un peu plus de rythme et de justesse technique, cela a été insuffisant. On n'a pas si mal défendus. On a récupéré beaucoup de deuxième ballons, mais au final on n'est pas revenus au score même si on a touché la barre (Kouadio). Eux, par contre, ont eu trois ou quatre situations tranchantes. On a été trop fébriles dans nos sorties de balles, trop scolaires. Dans ces matches-là, il faut mettre autre chose, surtout au moment où notre gardien (Péan) arrête le penalty (74e). On n'a jamais réussi à enflammer le match. Entre ça et des performances individuelles très disparates à l'image de notre gardien qui nous a tenu encore en vie, et des insuffisances de certaines joueurs, c'était trop peu pour espérer gagner un tel match. A la limite, j'ai trouvé que cela n'a pas été trop compliqué pour Martigues de l'emporter, ici. C'est aussi le moment où est dans le dur. Il ne faut pas tout jeter. C'est un match que je craignais. Le haut niveau, c'est aussi c'est aussi ça. On a eu la possession, sans réussir à donner le ton, sur un terrain difficile, malgré une énorme débauche d'énergie de mes joueurs. Ça, on ne peut pas leur reprocher."
"Je sens, en ce moment, mes joueurs, un peu moins "dalleux", moins frais pour aller chercher la victoire"
Sentez-vous vos joueurs émoussés, physiquement ?
"Non, pas forcément. On a bien poussé sur la fin. Je les sens, peut-être, un peu moins "dalleux", moins frais pour aller chercher la victoire. On voit aussi des symboles : Louzif qui est dans le dur depuis quelques temps."
Le second avertissement qu'il a récolté, à sept minutes de la fin, est quand même rude…
"On n'a pas perdu à cause de l'arbitre, mais j'ai trouvé qu'il a été très mauvais. Ce n'est pas dans mes habitudes de parler de l'arbitrage mais là, dans le rythme du match, il a quand bien aidé Martigues. Aller mettre un premier carton jaune à Mourad (Louzif) sur un ballon de contre-attaque où il va presque au but (39e) et le second dans les mêmes conditions, je trouve ça sévère dans la pédagogie au vu du match qu'il y a eu. Ce sont deux petites fautes. Mais ça montre encore une fois que quand les choses ne vont pas, c'est compliqué de l'emporter. Il faut, rester calmes dans la défaite comme a su le faire dans la victoire. On va se remettre au travail."
"Quand vous tentez des choses, en tant qu'entraîneur, vous êtes toujours frustrés, vous êtes soumis aux performances individuelles de vos joueurs"
La période compliquée que vit votre équipe peut-elle entraîner une façon de jouer ?
"On a un style qui ne change pas, même à l'extérieur. On a 19 points. Ce n'est pas l'heure des bilans. Si on perd trois matches, peut-être que vous me direz qu'il faut changer de style de jeu. On va aller jusqu'à Noël et après on analysera tout ça. Quand vous êtes sur des années à six descentes, comme l'a dit mon collègue de GOAL FC (Fabien Pujo) qui a fait un bloc bas face à Nancy (1-0), récemment, il faut accepter d'avoir à défendre pendant tout un match, comme Martigues l'a fait contre nous. Pour le moment, nous remettons pas tout en questions sur la tactique et le plan de jeu. On doit plus être en alerte sur nos attitudes. Mon rôle est de trouver des solutions, en échangeant avec mes joueurs, en apportant un peu de concurrence aussi, et continuer notre petit bonhomme de chemin. Tout sera difficile pour nous. Ne l'oublions jamais !"
Avant cette rencontre, vous aviez l'intention de surprendre et de piquer vos joueurs. Vous restez sur votre faim, après cette défaite ?
"Je reste sur ma faim. J'ai voulu faire jouer Mourad (Louzif) devant dans l'optique d'être un peu plus fuyant. J'avais construit un milieu (Bendaoud-Camara)… Mais quand vous tentez des choses, en tant qu'entraîneur, vous êtes toujours frustrés, vous êtes soumis aux performances individuelles de vos joueurs. On a manqué un peu de tout ça contre Martigues."
Propos recueillis par Ralph NEPLAZ