En National, tout ressemble à une succession de montagne, sans guide offrant des boussoles pour les jours d'après. Une photographie partagée par tous. "Le National, c'est aussi son charme, est un championnat tellement passionnant que tout le monde peut taper tout le monde", ainsi parlait le toujours très apprécié Karim Mokeddem, ce coach à la réputation joueuse et intacte, ce mardi dans le podcast de nos amis de 100% National que la chroniqueuse made in Saint-Brieuc, Mélanie Durot, pilote à merveille depuis cet été…
C'était une façon de dire que les pronostics, en ce moment, à chaque journée, quand on est encore au début de la saison, sont des vétilles pour ceux qui veulent y croire. Le FC Villefranche-Beaujolais est bien dans la moyenne des équipes naissantes dont l'horizon porte sur une espérance réelle, en attendant que quelques nuages viennent s'installer dans ce paysage sans fautes de ton, jusqu'ici.
Villefranche dauphin du Red Star
Dauphin du Red Star qui a pris les commandes du championnat, lundi soir en masquant une partie du soleil de Martigues (0-1), ses forces et faiblesses, surtout. On ne dira pas que l'équipe d'Habib Beye marche sur ce championnat, mais pour l'heure la somme de ses individualités fait le job, en comparaison du FCVB, ce dauphin en construction à la plus belle gueule collective.
Que vaut un classement au bout de quatre journées ? Difficile de répondre à cette question. Mais Villefranche, qui jouera à Dijon ce soir, sur une vraie pelouse qui ne se dérobera pas sous les pieds de ses techniciens du milieu (Sergio, Bendaoud, Blanc…), continuera d'étirer son plan de jeu, avançant d'une case, face à une adversité qui peut être renversante le soir où ça marche bien.
Dijon, machine à points à domicile ?
Ainsi, Dijon qui se cherche une régularité, a mis une sacrée rouste à Avranches (5-2, journée 3) mais vient de se prendre les pieds dans le tapis à Châteauroux (2-0), au point de faire dire à son coach, Benoît Tavenot, que les nécessités de ce championnat, à la maison, s'écrivent dans la machine à points, ce qui n'est pas un scoop.
"On joue devant un public qui nous pousse. Contre Avranches, j'ai trouvé le stade bon. C'est important. A domicile, il faudra prendre un maximum de points." Une adresse à son groupe, où les CV disent un alliage de talents et d'expérience puisque les Congré-Souici-Fdaouch pour ne citer que ceux-là, ont déjà opéré plus haut. Et ce soir, on dirait que c'est le bon moment pour eux de mettre les ambitions de leur club en marche pour revoir dans un avenir immédiat cette Ligue 2, quittée la saison passée.
L'Américain Kobi Henry dans le groupe
Et Villefranche ? La modestie et la remise en question, de leur coach Romain Revelli ont été les fils conducteurs de la semaine, parce que vendredi face à Marignane (2-1) tout n'a pas été parfait, en témoigne la première demi-heure hésitante sur le plan défensif, entre deux eaux sur l'aspect offensif, avant que le talent des uns et des autres – Blanc le buteur-passeur, l'axe fort Dekoke-Moussadek, les pistons décisifs Benaïssa-Kouadio - remettent l'équipe sur de bons rails, en préservant une invincibilité surprenante.
Et comme le retour de Mourad Louzif, remis d'une béquille, est annoncée, il sera vraiment éclairant de voir ce que ce cru Beaujolais peut offrir comme belle longueur en Bourgogne, sans l'opulence et le prestige de l'hôte du jour.
Mercredi, à J-2 de ce voyage, Romain Revelli qui devrait incorporer dans le groupe sa dernière recrue Henry (défenseur), sans griller l'autre nouveau Camara (milieu), était de cet avis : "J'ai hâte de voir mes (bons) gars contre ce genre d'équipe !". A Dijon ce soir, il serait chouette de lire encore le mot continuité à l'endroit de ce FCVB, tout neuf, encore.
Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse.
Le groupe du FCVB : Péan, Elhinger – Dekoke, Moussadek, Da Silva, Dos Santos, Benaïssa, Kouadio, Henry, Abanda – Blanc, Sergio, Bendaoud, Louzif – Gromat M'Buyi, Ba, Mai.