AccueilACTUALITESViticultureFootball/Le GOAL FC en National : Et tout s'est passé comme prévu !

Football/Le GOAL FC en National : Et tout s'est passé comme prévu !

Passé par tous les sentiments face à de coriaces Stadistes Bordelais, finalement défaits 3-1, le Goal FC a réussi l'exploit de rejoindre le National, pour la première fois de son histoire. Mais que ce couronnement aura été dur et intense !
En champions, les joueurs du Goal FC et tous leurs supporters, autour de leur meilleur buteur Florian Raspentino (13 réalisations) ont célébré une montée arrachée au bout d'une saison haletante.
FRANCK CHAPOLARD - En champions, les joueurs du Goal FC et tous leurs supporters, autour de leur meilleur buteur Florian Raspentino (13 réalisations) ont célébré une montée arrachée au bout d'une saison haletante.

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C'est comme si tout le monde, dans ce stade Giuly à plus de 1500 âmes réunies, savait comment cela se passerait. Enfin, presque tous. On songe aux joueurs de Fabien Pujo qui eux, ont sacrément galéré pour donner dans la célébration de tous, à la fin, entre gens qui ont mérité un triomphe cousu dans le labeur plus que dans la soie des équipes sûres d'elle-même. Faut-il revenir sur ce scénario à rendre dingue les supporters les plus optimistes ? L'évidence nous fera écrire que tout s'est pourtant passé comme prévu. Les Bordelais condamnés à la descente en N3 se devaient d'être démobilisés, en équipe qui ouvrirait le jeu comme on enlève les rubans des cadeaux d'une fête à laquelle on s'y rend en traînant les pieds. En dilettantes.

Philippon et Le Maitre, les gardiens de l'histoire

Car, la fougue du Stade Bordelais a été une épine pendant une bonne heure et jusqu'à ce but du soulagement signé par l'ancien du club, Thibaut Le Maitre - le numéro 10 Chasselois si bien installé non loin de là, dans ce village voisin de Quincieux où l'on dit que sa main à la pétanque ne tremble jamais -, ce 2-1 de la tête, à la réception idoine d'un coup-franc excentré de son collègue de l'usine du milieu, Enzo Reale (60e), tout le monde a longtemps serré les dents à défaut d'autre-chose… Quand Goncalves a enfin inscrit le but du large à 3-1 alors qu'il restait un quart-d'heure à jouer, cela n'a pas été une surprise tellement les gâchettes qu'il avait laissées en route, plus tôt (28e, 41e), avaient fait craindre le retour à l'hiver du temps des regrets, une chanson malvenue à cet instant de la saison, à l'orée d'un été où tout aurait une couleur nouvelle.

Des larmes après tellement de poisse !

Un scénario qui tourne au rêve, seulement à la fin. Pourtant, le but du latéral bondissant, tombé sur la pelouse assez précocement (1-0, 9e), avait dessiné le boulevard d'une joie qui tarderait à éclore, d'une maîtrise frileuse. La peur de tout perdre ? Peut-être. Plus tard, on apprendrait que Les Herbiers avaient ouvert le score à Moulins-Yzeure et restait dans le "game" pour filer vers un dernier succès (1-4) qui aurait pu offrir la montée en National aux Vendéens si le Goal FC ne s'était pas tiré du piège tendu par ces Bordelais.

Du bruit et de la vie dans les couloirs...

Des Girondins qui avaient réussi à revenir à 1-1 (52e), au pire moment, quand les Chasselois semblaient courir après leur second souffle pour conjurer le mauvais sort qui se profilait à l'horizon. Une cascade de déveines qui vous tombent sur le nez, le jour où il ne faut pas ! En perdant ses latéraux, Senzemba (26e) et Kouadio (39e), le coach Fabien Pujo avait lui aussi son rôle à jouer sur cet événement, en ne se plantant jamais dans ces réajustements que les meilleurs formations d'entraîneur d'un foot français qui se voit plus beau qu'il ne l'est vraiment, ne délivreront pas forcément.

La Masterclass de Fabien Pujo

Ainsi, il y aura eu, de sa part, une sorte de Masterclass dans tout ce qu'il aura choisi de faire. Les occupations des couloirs ont été sa signature, sa façon de changer le cours d'un match. Meynadier, Mambu, Socka, y ont passé le reste du match, avec plus de cœur que de justesse technique, mais pour le bien de leur équipe. Et c'était bien assez pour aujourd'hui. L'abnégation comme une couverture de survie. Et puis Pujo a donné de la voix. Constamment. Dès la première pause fraîcheur (25e), sentant ses joueurs, à moitié pris par la peur du vide, il leur a assénés les mots qu'il fallait, son "Mettez de la vie les gars, n'ayez pas peur d'oser !", a maintenu le stade Giuly dans l'espoir que tout irait bien, ensuite.

Puis dans les arrêts de jeu d'une première période souffreteuse il aura eu l'idée astucieuse de demander au public un soutien plus vigoureux, avec cette harangue à l'endroit de la tribune Gérard Leroy : "On a besoin de vous, on n'est pas bien là !" Et le public a suivi ce maître d'école tombé d'un ciel généreux. Intensément. Parce que c'était aussi l'heure d'ajouter un peu de folie à ce décor. Plus tard, le soulagement du 3-1 (75e), sera bienvenu et le président Fontanel, au milieu des siens pouvait lâcher ceci : "Je n'ai jamais douté d'eux ! Jamais !" Il savait ce que ces gars-là avaient dans le ventre. Pour atteindre le National, cet étage inconnu.

Jocelyn Fontanel, en mémoire de Gérard Leroy

Le Goal FC aura donc réussi son pari d'écrire une nouvelle ligne, plus glorieuse, de son histoire. Le temps des célébrations, sur la pelouse, pouvait s'ouvrir, non sans émotion. La mémoire du club pouvait être activée, à juste titre. Jocelyn Fontanel de prendre le micro, d'abord en plaisantant : "J'adore qu'un plan se déroule sans accrocs !". Puis plus sérieusement : "On est dans le stade de Gérard Leroy, notre ancien président. Tout ce qui nous arrive, c'est aussi pour lui. J'espère que de là-haut, il nous regarde". Son compère de présidence, Olivier Delorme, vivait là sa première montée à Chasselay, il avait de quoi savourer le moment : "L'ensemble du club est vraiment ravi de vivre ces moments, des jeunes à toutes les autres formations, on essaiera, la saison prochaine, de faire honneur à cette montée en National, un niveau que l'on va découvrir, merci encore aux joueurs."

Pour certains, des histoires qui se répètent

Le coach Fabien Pujo, très touché, ne parviendra pas à trouver ses mots, lui qui d'habitude a l'art de tout expliquer, minutieusement, en professeur de bonheurs multiples, de bonheurs qui se discuteront à l'apéro un soir d'été quand tous ces instants seront devenus des souvenirs. Il disait : "Merci à tout le club pour cette saison, c'est dur pour moi de parler, je suis trop ému !". Mais il finira par entonner le chant des siens, car le silence, ce soir-là, n'a pas lieu d'être, au Goal FC. On a vu, aussi, des histoires qui se répètent, pour certains. Mambu, l'homme des couloirs heureux, le défenseur Lucas Camelo, Philippon le gardien de l'esprit de ce groupe, avaient déjà connu une telle accession en 2018 avec Villefranche. Le capitaine Dufau avec Le Puy, l'an dernier. Le coach Pujo, avec Toulon en 2019. Ce dimanche matin, tout ce beau monde se réveillera, de nouveau, en National. Pour écrire la suite d'une histoire qui a déjà commencé…

Ralph NEPLAZ

Correspondant local de presse.

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