AccueilACTUALITESViticultureFootball/Thomas Antoinat : "J'étais un amoureux du foot"

Football/Thomas Antoinat : "J'étais un amoureux du foot"

A 39 ans, Thomas Antoinat qui aura porté le maillot du FCVB pendant 19 saisons, des jeunes à l'équipe première, s'apprête à ranger ses crampons ce samedi avec Trévoux en R1, avec le sentiment d'avoir tout donné. Chapeau conscrit !
Antoinat, ici en coupe de France en janvier 2016, restera comme une figure qui aura marqué le Stade Armand-Chouffet devenu au fil du temps sa seconde maison.
FRANCK CHAPOLARD - Antoinat, ici en coupe de France en janvier 2016, restera comme une figure qui aura marqué le Stade Armand-Chouffet devenu au fil du temps sa seconde maison.

ACTUALITESViticulture Publié le , R.N

Quand il faut faire de la place au mot fin, l'émotion des dernières heures sur un terrain est souvent la plus belle des compagnes après tant de campagnes vécues et traversées. C'est le moment d'inviter tous ceux qui ont été là pendant toutes ces années. Ce samedi, il en sera ainsi pour Thomas Antoinat, à Trévoux contre la réserve du FBBP01 (18h). Tous ses anciens coéquipiers seront là. Sa famille aussi. L'occasion de revenir sur le parcours de l'un des capitaines les plus marquants du FCVB, ces dernières années, avant l'accession en National en 2018. Un fin d'histoire qui ressemble à celle de son pote Maxime Jasse, à Mâcon. Des anciens qui resteront dans le foot régional, demain encore, simplement un peu moins de ce rectangle vert qui leur a offert tant de joies. Ils auront tout donné et donneront encore, comme le relate ici Thomas Antoinat, ce défenseur au talent immense qui aurait pu éclore aussi plus haut. Mais c'est dans l'Ain et le Beaujolais qu'il aura vécu le meilleur de sa vie de footballeur. Fidèle aux siens. Un exemple.

Thomas Antoinat, finir une carrière, à Trévoux, face à la réserve de Bourg-en-Bresse, en R1, est-ce que vous mesurez ce que ça peut représenter après toutes ces saisons sur les terrains ?

"On pense forcément à tout ce qui a été fait pendant toutes ces saisons, à toutes les personnes qui étaient là à nos côtés. Ça fait bizarre de se dire que c'est terminé après avoir vécu tant de belles choses. Le terrain va manquer, l'adrénaline…"

Et si vous remontez le fil de toutes ces années en ballon, quelles images voyez-vous ?

"Les montées avec le FC Villefranche-Beaujolais en CFA 2 puis CFA (N2), des tas de matches aussi et surtout celui joué contre Saint-Etienne en coupe de France (2-2, perdu 1-3 tab, en 16e de finale de la coupe de France en février 2010), à Armand-Chouffet. On avait la tête dans les étoiles. On est passés près d'un très bel exploit. Il reste le regret de ne pas avoir réussi à créer ce qui aurait été un immense moment de bonheur avec nos proches et le public du Beaujolais."

"Le match de coupe de France joué contre l'ASSE avec Villefranche en 2010 à Chouffet a été un des moments les plus forts, vécu sur un terrain"

On a souvent dit à votre sujet que vous auriez pu avoir une carrière professionnelle comme votre ami et gardien Franck Laurent. Que vous-a-t-il manqué pour la vivre ?

"J'aurais pu le faire, pendant mes deux ou trois meilleures saisons à Villefranche, tenter ma chance peut-être en N1 a été une possibilité mais j'ai privilégié la fidélité et donné un sens à mon équilibre entre le travail et la famille, ici. Je ne me voyais pas partir de Villefranche. J'avais une stabilité professionnelle et familiale. Est-ce que cela aurait marché si j'étais parti tenter ma chance plus haut ? Je n'en sais rien. En tout cas, je ne regrette rien dans ma carrière même si on a tous envie de signer professionnel quand on est môme et qu'on débute le foot."

Quel est l'entraîneur qui compté dans votre parcours ?

"Mon papa (Christian Antoinat, ancien joueur du FCVB alors en D2) a participé à ma formation. J'ai eu, en jeunes à Villefranche, Jean-Noël Minot. En sénior les épopées avec Jean-Michel Picollet ont beaucoup compté. J'ai aimé la complémentarité avec Stéphane D'Urbano. A Chasselay, j'ai apprécié la maturité et l'expérience d'Éric Guichard. Chacun m'a apporté quelque-chose, finalement. A Trévoux avec Kevin Garnier, on a avancé positivement. Tous font partie de mon puzzle footballistique, aujourd'hui."

"Avec Franck Laurent, on se faisait mutuellement confiance. C'est le joueur le plus fort avec qui j'ai joué"

Le joueur le plus fort avec qui vous avez joué ?

"Je pense tout de suite à Franck Laurent, qui a été longtemps mon gardien à Villefranche. Il était à un très haut niveau. Un gardien d'une grande fiabilité. Il apportait sa personnalité dans un vestiaire. On se faisait mutuellement confiance. On aurait aller voir ailleurs, plus haut, mais on aimait nos environnements respectifs. C'est un joueur fidèle à son club de cœur, comme moi."

Dans votre parcours, quels clubs ont compté ?

"J'ai commencé à Mâcon en débutants. Puis j'ai passé quatre ans à Jassans. Ensuite, je suis allé à Trévoux, pendant trois ans. A partir des U15 2ème année jusqu'à 34 ans je suis resté au FCVB puis passé un an à Chasselay. Et là, je finis par une cinquième année à Trévoux."

"J'ai peut-être manqué certaines opportunités parce que personne ne me voyait jouer ailleurs qu'à Villefranche"

Villefranche ça restera un club à part dans votre cœur…

"J'y ai passé 19 saisons. J'étais motivé pour vivre une 20ème saison… Mais cela n'est pas arrivé."

Plus personne ne reste 19 ans dans un même club, aujourd'hui. Vous l'expliquez comment ?

"J'étais Caladois, natif d'ici. Tout le monde savaient que j'y étais heureux. J'avais une stabilité que je ne pouvais pas avoir ailleurs. J'ai peut-être manqué certaines opportunités parce que personne ne me voyait jouer ailleurs. Certains me l'ont dit, plus tard."

Vous la devez à qui cette longévité ?

"(Il réfléchit). A moi-même. J'ai vécu pleins de choses en faisant des efforts au quotidien. Bien-sûr, j'ai toujours été bien entouré. Je pense à ma femme, à mes enfants, à ma maman qui n'est plus là aujourd'hui, à mon papa. J'étais un amoureux du foot. Je voulais vraiment réussir."

"Pour ce dernier match avec Trévoux, je m'attends à vivre une grande émotion…"

L'après-carrière sera forcément sur un banc d'entraîneur…

"J'ai mes diplômes pour entraîner jusqu'en R1. Transmettre ce que j'ai vécu en tant que coach j'y pense forcément mais aujourd'hui, la priorité c'est de souffler, penser à mes proches. Pour la petite histoire, trois clubs m'ont déjà appelé pour entraîner mais je ne me précipiterai pas. Je veux profiter du temps qui arrive, faire d'autres activités sportives avec mes enfants."

Vous vous attendez à quoi pour votre dernier match avec Trévoux, ce samedi ?

"A une grande émotion. J'ai voulu que tous ceux qui m'ont accompagné soient présents samedi pour ce dernier match. Je m'attends à quelques surprises. Ce sera un beau et dernier moment à vivre, aux côtés de mes amis. Je sais déjà que seront des instants qui resteront gravés en moi, pour longtemps."

Propos Recueillis par Ralph NEPLAZ

Correspondant local de presse.

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