Plusieurs associations sont à l'initiative de cette journée : L'Oasis, organisme d’accueil communautaire et d'activités solidaires, Hêtre en herbe, association de sensibilisation à la nature qui intervient à l'Oasis pour tout public ainsi que dans les écoles et centres de loisirs.
"Permakabadio, implantée à Villefranche, lutte contre l'exode des jeunes au Sénégal grâce à la permaculture", souligne Benjamin Jayr. Fondateur et administrateur de cette association, il accompagne des projets en permaculture à Kabadio.
Coup de soleil Auvergne-Rhône-Alpes "qui soutient des projets au Maghreb pour les jeunes", fait partie également des associations organisatrices. "L'idée de cette journée est de sensibiliser à la permaculture avec un focus sur l'exode principalement africain", précise Benjamin Jayr.
"Depuis les années 2000, on assiste à un phénomène d'émigration sans précédent depuis l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne vers l'Europe occidentale, soulignent les organisateurs dans un communiqué. A la recherche d'un ailleurs où pouvoir construire une vie désirable, de nombreuses personnes empruntent des voies irrégulières. Sur la route (en mer et sur terre), elles se heurtent à des frontières : kidnapping, racket, expulsion…"
Des facteurs économiques, politiques et sociaux "permettent de comprendre les raisons qui poussent ces personnes à quitter leur pays et leur famille pour refaire une vie en Occident et espérer gagner beaucoup d'argent, ajoutent dans le communiqué, les organisateurs. Rares sont celles qui atteignent leurs objectifs : elles sont nombreuses à décéder au cours de leur traversée des mers, des déserts, et des pays, Mali, Niger, Libye, Maroc…Certaines personnes pourtant, sur leur chemin, trouvent des lieux où apprendre à s'enraciner, à se nourrir et nourrir les autres, à trouver du sens à leur vie d'errantes".
"Respecter la terre, partager les ressources"
L'association française Permakabadio, au village de Kabadio en Casamance (sud du Sénégal), tente depuis 2008 de freiner l'exode. À partir de 2018, elle investit la permaculture comme action première pour maintenir les jeunes dans leur village.
Il s'agit d'un mode d'agriculture fondée sur les principes du développement durable, se voulant respectueux de la biodiversité et de l'humain et consistant à imiter le fonctionnement des écosystèmes naturels.
"La permaculture c'est respecter la terre, en utilisant la science, par exemple en développant des nouvelles techniques pour le sol, notamment pour le compost, c'est aussi respecter l'humain, partager les ressources…", ajoute Benjamin Jayr.
Déroulement de la journée à l'Oasis
Plusieurs rendez-vous ponctueront cette journée : elle commencera par une visite de l'Oasis et de sa ferme (de 9 h 30 à 10 h 30)."Il est prévu le matin également une discussion et des échanges avec Abdoulaye Ngom, anthropologue, et Jeanne Heurtault, chercheuse indépendante en anthropologie, au sujet des trajets de l'exode", précise Benjamin Jayr.
Ils parleront, notamment de leurs travaux de recherche sur la thématique de l'émigration depuis la Casamance. "Une invitation a été lancée au consul général du Sénégal à Lyon : M.Ibrahima Mbodji, avec qui notre association Permakabadio est en relation pour chaque projet".
Suivra un pique-nique partagé et la possibilité d'acheter des produits de l'Oasis, (fromages, viande…). Le groupe de percussion FLA de Belleville viendra marquer ce temps de pause déjeuner.
"L'après-midi laissera place à un atelier participatif de permaculture avec l'association Hêtre en herbe, à des témoignages de jeunes qui ont migré et qui sont impliqués dans des projets de permaculture", indiquent les organisateurs.
Il est prévu également un focus sur les associations précitées (avec vidéos et photos à l'appui), des rencontres avec leurs représentants ainsi que des discussions avec le public et les résidents de l'Oasis.