Adrien Meneau manie la tronçonneuse comme un sculpteur ses gouges, un cuisinier ses couteaux. "J'en ai six ici, et pourtant j'avais peur des tronçonneuses, dit-il pour résumer sa vocation, tardive et inattendue. J'aimais le dessin et la musique, pas facile de trouver un travail avec cela".
C'est donc presque par hasard et tardivement qu'il a découvert la sculpture à la tronçonneuse, son métier depuis une vingtaine d'années.
Le dessin, la représentation des objets dans l'espace, c'est un talent qui lui est essentiel et qu'il maîtrise, comme la littérature et le monde des contes qui ont révélé sa vocation.
Elle a débuté par la réalisation d'une cinquantaine de personnages en bois issus de la littérature de Marcel Aymé, elle s'est poursuivie par la création de sculptures de personnages tirés de contes et de légendes. Avant de passer quatre jours à Grandris pour sculpter le bûcheron de la stèle, il a réalisé un lapin de 3 m de haut, celui d'Alice au Pays des Merveilles, dans le Jura, son pays d'origine.
En rentrant chez lui en Alsace, ce sont des personnages de contes mosellans qu'il va ériger avec et pour les enfants.
C'est dans cet univers, celui des contes et des enfants, qu'il entend aujourd'hui poursuivre, il arrête progressivement son activité professionnelle.La première stèle des bûcherons fut l'une de ses premières œuvres, la secondesera l'une des dernières de sa carrière. "Pour la première, j'avais les cheveux bruns, pour celle-ci j'ai les cheveux blancs", dit-il pour résumer "et je suis super fier de ce que j'ai réalisé".