Quand un collectif vacille, le sort d'une équipe repose parfois sur la prestation individuelle d'un ou d'une joueuse. A Gleizé, le groupe de Dragos Mocanu a suffisamment affiché sa supériorité technique et tactique pour s'imposer systématiquement depuis le début de saison. Mais le talent de certaines joueuses pèse parfois un peu plus au sein d'un collectif.
C'est le cas de Laëtitia Benouamer, incontournable tant par son expérience du haut niveau que par ses performances individuelles, aussi bien offensives (114 buts en 14 journées de championnat) que défensives. Elle est le style de joueuse que tout entraîneur rêve d'attirer dans ses filets, capables à tout moment de faire la différence, sur une passe, un tir ou un dribble.
Et ce n'est pas Dragos Mocanu qui dira le contraire. "Elle a très bien été accueillie dans le groupe. Elle-même s'est aussi parfaitement intégrée. C'est une réelle plus-value pour cette équipe. Défensivement, son apport est intéressant même si les filles sont plus homogènes. C'est surtout en attaque qu'elle est très précieuse", commente-t-il.
"UNE PRESSION SUPPLÉMENTAIRE"
Arrivée cet été en provenance de l'ASUL Vaulx-en-Velin Handball (D2), le club peut donc remercier sa capitaine Jessika Catalan de l'avoir convaincue de rejoindre le club, même en Nationale 3, un niveau qu'elle découvre pour la première fois dans sa carrière.
"Après quatre saisons à l'ASUL, je comptais passer à autre chose et stopper le handball de haut niveau pour des raisons professionnelles, jusqu'à ce que Jessika apprenne mon départ. Après, le président, les dirigeants et l'entraîneur m'ont présentée un projet très intéressant et ce challenge de la montée m'a vraiment motivée", raconte la joueuse qui vient de fêter ses 27 ans.
Même si le niveau physique et technique est très différent de la D2, Laëtitia Benouamer s'est parfaitement acclimatée à la N3. Et à travers son attitude, la patronne sur le terrain, c'est elle. D'ailleurs, au fil des mois, ses coéquipières se sont adaptées à son style de jeu et ses déplacements, tandis que l'arrière gauche est capable d'évoluer aux autres postes de la base arrière.
"Mon objectif principal est d'apporter mon expérience et d'être la plus efficace. J'essaie de répondre aux exigences fixées. Et de par mon statut, il y a une pression supplémentaire, en effet", reconnaît-elle.
Si les Violettes présentent le même degré d'exigence que Laëtitia Benouamer, Gleizé peut donc aborder la Coupe de France avec détermination et ambition. "Le scénario idéal en fin de saison serait la montée en N2 et la victoire en Coupe de France. Ces objectifs, surtout la montée, sont pour nous. Je ne vois pas comment ils peuvent nous échapper…", conclut-elle.
David DUVERNAY