Le test salivaire pratiqué durant sa garde à vue suite à son interpellation le 5 mai avait révélé une consommation récente de stupéfiants et des pilulesd’ecstasy, ainsi que la somme de 935 €, trouvée dans ses poches.
Placé sous mandat de dépôt dès le 9 mai et visé pour quatre chefs de prévention en état de récidive (conduite d’un véhicule après avoir fait usage de stupéfiants, transport, détention et cession de stupéfiants), le dealer a comparu vendredi 16 juin devant le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône.
Ses clients étaient choyés : livraisons à domicile et cartes de fidélité
Le prévenu a déclaré aux magistrats qu’il avait, à son corps défendant, repris ses activités de dealer de cocaïne, ecstasy et cannabis afin d’éponger une dette car son créancier avait fini par le retrouver. "Il me restait 6 000 € à rembourser. J’ai "replongé" dans ce deal qui me laissait 400 € de gains par semaine.
Les commandes me parvenaient par le biais des applications Snapchat, Telegram et Signal, en fonction des profils de consommation des clients que je livrais en scooter à leur domicile. Je tamponnais, lors de chacune des livraisons, la carte de fidélité que je leur avais remise".
Le casier judiciaire de cet homme âgé de 30 ans n’a pas plaidé en sa faveur : 24 mentions en relation avec des infractions routières, des violences et des vols. Sa dernière condamnation à quatre mois avec sursis renforcé remonte au 12 novembre 2022.
L’enquête sociale dépeint un individu sans domicile fixe, ayant vécu une enfance difficile, hospitalisé en psychiatrie à quatre reprises, consommateur de cannabis dès l’âge de 11 ans, d’héroïne à 13 ans. L’expertise psychiatrique avait conclu à une possibilité de réadaptation moyennant un fort soutien psychologique.
"Il faut l’aider par une condamnation intelligente" plaide l’avocat du prévenu
Réagissant aux réquisitions du ministère public proposant 20 mois d’emprisonnement dont dix mois avec sursis probatoire d’une durée de trois ans et la révocation du sursis en cours pour "trafic de stupéfiants de proximité, quasi-permanent", le prévenu a, d’une voix forte, jugé hallucinants les propos du procureur de la République.
Plus mesuré, son avocat a plaidé pour une condamnation intelligente. "Mon client mène une vie de clochard. Il faut l’aider. Il a pris l’initiative d’une démarche de soins psychologiques auprès d’un centre proche de Montpellier".
Le tribunal a condamné le prévenu à six mois d’emprisonnement ferme, révoqué son précédent sursis de 2021 à hauteur de 2 mois et ordonné son incarcération immédiate.