Les attentats de Paris et l'instauration de l'état d'urgence partout en France posent depuis quelques heures la question du maintien des festivités liées à l'arrivée du beaujolais nouveau dans la région. Le vin primeur débarque à partir de mercredi soir prochain, soit 24 heures à peine après la fin des trois jours de deuil national.
Les interrogations se posent à la fois en terme moraux et sécuritaires. Le Département du Rhône a déjà annoncé l'annulation de la soirée habituelle de dégustation du beaujolais nouveau. Quant à l'événement prévu mercredi soir à Lyon (place des Terreaux) avec Sébastien Chabal comme parrain, il semble menacé. La décision finale appartiendra à la mairie de Lyon, en concertation avec les organisateurs (les" Jeunes agriculteurs").
SECURISATION
"Les festivités du beaujolais nouveau, c'est un vrai sujet d'interrogation", a pour sa part confié Bernard Perrut, député-maire de Villefranche. "Je pense que pour la fin de semaine prochaine, et notamment les manifestations à Villefranche autour de la mise en perce et du marathon, ce devrait être possible. Après le deuil, il faudra aussi défendre la liberté, manifester de la cohésion, ne pas se replier sur soi-même", a estimé l'élu caladois ce samedi.
Quant au sous-préfet de l'arrondissement de Villefranche, Stéphane Guyon, il s'est déclaré disponible pour suivre l'évolution de la situation au jour le jour, jusqu'aux festivités. "Concernant les Sarmentelles, j'ai eu le maire de Beaujeu au téléphone, il est inquiet", a délivré M. Guyon. "Faire la fête au lendemain d'un deuil national et d'atrocités pareilles, cela pose bien évidemment des questions. Mais en parallèle, n'oublions pas l'importance de ce moment pour la filière viticole beaujolaise. Je vais demeurer en contact avec le maire et les organisateurs bien évidemment."
La sécurisation du grand chapiteau, du défilé, et enfin de la place où se déroule la mise en perce à minuit, devra être assurée. Aux dernières nouvelles, les Sarmentelles devraient néanmoins être maintenues. Mais de Beaujeu à Lyon en passant par Villefranche, il faudra sans doute patienter un peu avant d'y voir plus clair.
Julien VERCHERE