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Inter Beaujolais : les défis du nouveau président Philippe Bardet

Réunis en assemblée générale jeudi 20 juillet à Lacenas, les membres statutaires d'Inter Beaujolais ont entériné la nomination de Philippe Bardet au poste de président de l'interprofession.
Philippe Bardet, lors de son premier rapport moral en tant que président d'Inter Beaujolais.
© David Duvernay - Philippe Bardet, lors de son premier rapport moral en tant que président d'Inter Beaujolais.

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Un an avant qu'une nouvelle mandature voit le jour au sein de la filière viticole du Beaujolais, jeudi 20 juillet, les membres statutaires d’Inter Beaujolais ont entériné la nomination de Philippe Bardet au poste de président de l’interprofession. Pour rappel, la présidence d’Inter Beaujolais est exercée alternativement par le négoce et par la viticulture, représentée par Daniel Bulliat, vigneron à Beaujeu, qui endosse désormais le rôle de vice-président.

Né à Lyon et diplômé de l'EM Lyon, Philippe Bardet est installé depuis 40 ans à Mâcon. Issu d'une grande famille de négociants, il est préside depuis neuf ans de la Maison Jean Loron à La Chapelle-de-Guinchay (200 ha de vignes).

"Le Beaujolais n'a pas fini de me surprendre"

Philippe Bardet le dit lui-même : "Le Beaujolais n'a pas fini de me surprendre". Et dans son premier discours de président d'Inter Beaujolais, l'homme de 63 ans entend bien poursuivre la mutation enclenchée depuis 2016 par le vignoble, tout en insistant sur la nécessité pour le Beaujolais de relever trois défis, autant sur le plan technique que commercial.

Pour le premier volet cité, dans un contexte de changement climatique qui menace les volumes de production par la baisse des rendements, il a rappelé l'importance pour le vignoble de "rester en capacité à produire des vins de qualité en volume suffisant (600 000 hl)". Il encourage aussi les acteurs à travailler sur leur responsabilité environnementale et à diversifier la production "en renforçant notre leadership dans la catégorie des nouveaux grands vins de terroir".

Diversifier la production et les circuits de commercialisation à l'export

Côté commercial, le Beaujolais doit selon lui faire évoluer ses circuits de distribution et prendre position auprès de nouveaux distributeurs en France. "Tous les opérateurs doivent avoir la fierté de vendre leur production à sa juste valeur et faire retentir la Beaujonomie partout dans le monde". Il a notamment fait de l'export une priorité, alors que le Beaujolais, comme la plupart des vignobles français (vins tranquilles), ont perdu des parts de marché en 2023, la résultante de multiples crises (pandémie, Ukraine, inflation, etc.).

© David Duvernay - Philippe Bardet succède à Daniel Bulliat, désormais vice-président d'Inter Beaujolais.

La réserve interprofessionnelle, le premier grand défi à court terme

Comme son prédécesseur, Daniel Bulliat, qui avait fait du "bien travailler ensemble" un des axes majeurs de sa présidence pendant ces trois dernières années dont une tronquée par le Covid, Philippe Bardet veut s'attacher à conserver "une filière unie". Ce qui n'est pas le cas à 100 %, notamment sur la question de la réserve interprofessionnelle, outil collectif qui permet de réguler les volumes de vins commercialisés sur le marché, et ainsi adapter au mieux l’offre de vin à la demande.

Cet outil, utilisé par d'autres régions viticoles en France, les élus de l'interprofession planchent dessus depuis un an minimum, sans être parvenus à se mettre d'accord. Selon nos informations, contrairement à l'ODG beaujolais – beaujolais – villages et le négoce, l'ODG des crus n'est pas enclin à suivre cette voie, préférant miser sur le Volume complémentaire individuel (VCI), un autre outil de gestion des volumes.

Si durant l'assemblée générale Jean-Marc Lafont, le président de l'ODG des crus, a apporté son soutien à Philippe Bardet sur la volonté de valoriser les vins du Beaujolais, il a affiché son désaccord quant à la gestion des volumes. "On doit s'appuyer sur des chiffres précis et il nous manque des éléments sur les remontées des ventes mensuelles de certains négociants. C'est le préalable pour faire du pilotage. On préfère travailler sur le VCI", nous a confirmé Jean-Marc Lafont après la réunion à Lacenas.

Philippe Bardet affirme que les "deux outils ne sont pas antonymiques et peuvent se compléter", et évoque un blocage informatique entre les données de l'interprofession bourguignonne et celle du Beaujolais. "C'est un problème du système qui devrait être résolun je l'espère très rapidement. Mais il n'y a aucun blocage de la part du négoce de donner ces chiffres", justifie Philippe Bardet. Le président d'Inter Beaujolais ne perd pas espoir de trouver un accord et d'activer cette réserve interprofessionnelle avant la déclaration de récoltes en fin d'année 2023.

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