C'est entre les deux guerres que se sont développés en France ces jardins, offrant une chance aux familles urbaines de pouvoir bénéficier de terrains mis à disposition par les communes pour se créer un espace de nature et surtout de pouvoir ainsi produire ses propres légumes, le tout pour un coût modique. "L'adhésion à l'association est en fonction de la taille de la parcelle, explique Gérard Loriot, vice-président de l'association caladoise, nous sommes à 47?centimes du mètre carré, un des prix les moins chers de France." La taille moyenne des parcelles actuellement attribuées par l'association avoisine les 150 mètres carrés, soit un coût de 70 euros par an. L'eau est comprise dans l'adhésion. Selon les endroits, elle est puisée par une pompe directement dans la nappe phréatique à plus de 20 mètres de profondeur. Un poste financier important pour l'association qui entretient les équipements. "Une pompe coûte 15 000 euros, poursuit Gérard Loriot, nous les suivons régulièrement." Ce qui n'empêche pas l'association d'être économe en eau à plusieurs niveaux. Pour arroser avec de l'eau puisée, les jardiniers ont trois heures le matin et trois heures le soir (de 7 h à 10 h et de 17 h à 20 h), afin d'éviter le gaspillage. L'eau de pluie est également récupérée dans des citernes, bidons, pour arroser en dehors de ces périodes ou à des périodes où l'arrosage est mis hors service. Ce matin-là, Gérard Loriot se rend ensuite au site de la Plage-Bordelan (où il a lui aussi son propre jardin dans lequel il réalise lui-même ses propres semis), où une fuite a été repérée, pour la résoudre, en compagnie du président de l'association, Hubert Bérython. L'eau, coupée la veille, manque cruellement aux jardiniers qui prêtent la main aux responsables pour réparer les robinets incriminés.
Des terrains
en plein centre-ville
Mais pas question de gaspiller. Sur tous les sites, chaque parcelle dispose d'une petite cabane pour entreposer matériel et semis ; l'association a commencé à les remplacer ou à la rénover, au fur et à mesure, en fonction des moyens disponibles. Chemin des Grands-Moulins, tout est ainsi uniforme sur les dix-huit parcelles. "La mairie nous a beaucoup aidés ici, explique Gérard Loriot, c'est le cas sur l'ensemble des sites où les communes nous soutiennent, également avec des subventions." Le budget de l'association sert ainsi intégralement à couvrir les coûts de fonctionnement (entretien, électricité pour les pompes, fourniture en eau là où elle ne peut être puisée…).
Maurice Démule dispose d'une parcelle de 220 mètres carrés au Clos Grégoire depuis sept ans. Ils sont onze au total sur le site. "Je cultive de tout, précise Maurice, salades, petits pois, artichauts, carottes, cornichons, poireaux, mais aussi des fruits comme les fraises." C'est encore assez tôt, il faut arroser, la terre est asséchée par le soleil. "Je plante aussi des fleurs, poursuit Maurice, c'est important pour les abeilles." Une démarche que tente de promouvoir l'association. "On les incite à en faire pousser", ajoute Gérard Loriot. Sur la parcelle de Maurice, ce sont des pivoines et des roses qui ravissent les yeux. Le Clos Grégoire, c'est une chance pour l'association : un terrain en plein centre-ville, mis à disposition par la cure, propriétaire des lieux. "Chaque année, on se réunit avec l'association paroissiale autour d'un bon repas", commente Gérard Loriot.
L'association est très vigilante, grâce à ses responsables de site, au bon entretien des parcelles et à ce que chacun respecte les règles. Chaque année, les élus des différentes communes effectuent une visite des sites ; elle aura lieu le 4 juillet prochain.
Ce qui compte aussi pour l'association, c'est la bonne ambiance qui règne entre les jardiniers. "Il y a bien sûr parfois des problèmes de voisinage, note Gérard Loriot, mais l'entraide est importante : lorsque l'un d'eux est malade, les autres s'occupent de son jardin."
Fabrice Petit
Correspondant local de presse