Jour 5
Ah la famille, cette inépuisable source d'étonnement. Prenez S, ma fille chérie depuis 13 ans (je la re-aime depuis que mes courbatures ont disparu). Et bien aujourd'hui, S. a rangé sa chambre.
J. et moi étions tranquillement en train de nettoyer l'arrière des meubles et les interstices des persiennes en musique, comme tous les samedis (non je déconne) quand c'est arrivé. Sans prévenir, elle a débarqué et nous a dit : "J'ai trop envie de me faire une belle chambre toute rangée et toute propre."
Sous le choc, on lui a même laissé la connexion à Deezer. Suspicieuse, j'ai été vérifier s'il ne s'agissait pas d'un challenge sur Instagram. Même pas. Permettez-moi d'être stupéfaite.
CHÔMAGE PARTIEL ET BRICOLAGE
Mais figurez-vous qu'au moment où j'écris ces lignes, je suis surtout sidérée par le comportement de J. cet après-midi. Qu'il ait voulu mettre à profit son chômage partiel pour terminer la peinture dans la chambre de S. passe encore, même si cela ne lui ressemble pas. Chez nous, poser une applique peut prendre plusieurs années, alors peindre une cloison…
C'est quand il a laissé les interstices de persiennes (et heureusement car un coup d'éponge de plus et il attaquait la tôle) et s'est jeté la tête la première dans nos "espaces de rangement" (comprenez le bazar sous les escaliers et le foutoir au dessus des toilettes) pour dénicher peinture, rouleaux et pinceaux que j'ai eu envie de vérifier sa température.
BRICOLAGE ET PIEDS DE COCHON
D'autant que lorsqu'il est réapparu, il a dit des phrases avec "escaliers", "chambre" et "salon" dedans. Je lui ai fait répéter pour être sûre. C'était bien ce que j'avais compris : on va repeindre les escaliers, la chambre et le salon dans les jours qui viennent.
Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais je crois qu'il aura fallu une pandémie pour qu'il se décide à rafraîchir le salon noirci par des années de soirées crêpes.
Voyez-vous, quand évènement incroyable se produit, il y a toujours quelqu'un dans ma famille pour s'écrier : "Y va ben tomber des pieds de cochon !". Vous êtes prévenus, une averse est à prévoir.
A.