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La caravane populaire LFI de passage à Béligny

Toquant à 330 portes au total, des militants locaux se sont joints aux trois animateurs de cette caravane contre la vie chère qui sillonne le sud-est du pays.
Une vingtaine de militants étaient présents pour accueillir la caravane.
© Zoé Besle - Une vingtaine de militants étaient présents pour accueillir la caravane.

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C'est un 15 août comme on en voit partout en France : les rues de Villefranche, envahies par la chaleur, sont désertes. Pourtant, à l'extrémité la place située à l'angle de la route de Frans et de la rue Émile Zola, une vingtaine de personnes sont rassemblées autour d'un stand aux couleurs de la France Insoumise (LFI), floqué de la mention "contre la vie chère".

Ces militants, issus de la Calade et plus largement du Beaujolais, à l'image de Florence qui a traversé la Saône depuis son village de l'Ain proche de Jassans, sont venus accueillir la caravane populaire sud-est. Initiative de LFI présente depuis la création du parti en 2016, elles sillonnent la France durant les vacances scolaires, passant généralement par les quartiers populaires des grandes villes.

Depuis le 6 août, deux caravanes LFI, une dans le sud-ouest et l'autre dans le sud-est, s'attaquent aux petites et moyennes villes de l'Hexagone. "Cette année, on a voulu aller dans la France des sous-préfectures, où l'abstention et le RN peuvent être forts, explique Arthur Meyer-Abbatucci, militant insoumis et animateur de la caravane. Des endroits où l'on trouve des personnes isolées, qui vivent parfois sous le seuil de pauvreté et peuvent se sentir éloignés, par exemple des services publics".

Partie d'Istre dans les Bouches-du-Rhône, la caravane sud-est et ses trois animateurs était à Roanne la veille de son passage en Calade. "L'idée est de montrer qu'on est en campagne permanente contre la vie chère", souligne le militant.

À Béligny, hormis les militants, peu de gens sont présents autour du stand ; assis à quelques pas de là sur son siège pliant, Khader Belhadef, né à Villefranche et habitant du quartier depuis 40 ans, était au courant de leur venue. "La vie chère, c'est quelque chose qui me parle ; aujourd'hui avec 40 €, on n'a plus grand-chose dans le caddie quand on fait les courses, le gasoil est aussi trop chère, souligne-t-il. On est devenu un pays de taxe, les macronistes ont fait beaucoup de dégâts : il y avait déjà un trou mais ils l'ont creusé".

© Zoé Besle - Khader Belhadef, habitant de Béligny venu voir la caravane populaire.

Il salue cette mobilisation contre l'inflation, évoquant aussi le combat qui a été mené localement pour maintenir le bureau de poste de Béligny : un élément qui sera réévoqué lors de l'opération de porte à porte menée chez les habitants par la suite.

Échanger et tenter de convaincre

À 16 h en effet, les militants se rassemblent pour se présenter les uns aux autres et former des groupes de deux ou trois personnes pour partir à la rencontre des habitants de Béligny pendant deux heures.

© Zoé Besle - Les tracts distribués aux militants avant le porte-à porte.

Pour Evelyne, militante LFI habitante de Grandris, cette session sonne comme un retour aux sources puisqu'elle part rencontrer les habitants de l'immeuble où elle a grandi, à quelques pas de la place.

Accompagnée d'un autre militant et d'un des animateurs de la caravane, la porte de l'entrée s'ouvre après avoir sonné chez un de ses anciens voisins, Paul, âgé de 81 ans. Le retraité sera le premier à échanger avec eux, fustigeant la politique de Macron, "celui-là faut pas m'en parler" mais aussi le comportement des députés LFI, "qui gueulent comme putois à l'Assemblée".

Pas tolérable pour lui, qui affiche son soutien au Rassemblement national. "LFI est pourtant le groupe qui pense le plus à toi Paul", souligne Evelyne, montrant sur son tract les différentes propositions des Insoumis – rétablissement de l'ISF, Smic à 1 600 € nets, premiers m3 d'eau gratuits – rejetées par le RN et la majorité présidentielle. "Tu t'es trompée de porter ma pauvre Evelyne", rigole le retraité qui revient sur la mort de Nahel. "Pour moi, on ne peut pas dire que la police tue, il n'avait qu'à s'arrêter !".

Le sujet reviendra aussi deux étages plus bas chez Kamel, ancien policier en Algérie qui malgré sa nuit de travail, accueille les militants dans son appartement avec café et pâtisseries orientales. La discussion part de la vie chère - Kamel a reçu une facture de gaz avec un excédent conséquent, il doit régler 900 € au total – mais une fois la porte passée, les sujets sont variés : formation des policiers en France et en Algérie, politique extérieure d'Emmanuelle Macron, lenteur de la justice et concentration des médias seront aussi évoqués avec cet homme plutôt favorable à Jean-Luc Mélenchon.

Zoé Besle - Plusieurs habitants ont ouvert leur porte pour échanger avec les militants insoumis.

D'autres discussions auront lieu sur le palier avec un voisin et une voisine, cette dernière évoquant le sujet de la poste de Béligny, "qui n'a pas rouvert depuis les émeutes", le local ayant été dégradé.

Laissant des tracts dans les encadrures des portes, quatre appartements sur onze auront ouvert même leurs portes aux trois militants pour échanger avec eux. Au total, la vingtaine de militants aura toqué à 330 portes et pris sept contacts, avant de regagner la place pour un apéro auquel étaient conviées les personnes rencontrées.

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