Le ministre de l'Éducation nationale a fait l'annonce à la presse jeudi 12 janvier de la mise en place en classe d'une sixième heure de soutien en mathématiques ou français à moyens constants. Il lui fallait donc enlever une heure au programme des collégiens pour réaliser cette mesure : ce sera la technologie, dès la rentrée 2023. Brutale, cette annonce.
Actuellement, cet enseignement est compris dans les quatre heures de sciences, partagées avec la physique et les sciences de la vie et de la terre, SVT. Demain, seules subsisteront ces dernières, durant trois heures seulement.
"Cette suppression traduit une méconnaissance des enjeux du XXIe siècle"
Pour le professeur de technologie du collège du Val d'Ardières, à Beaujeu, François Wicker, c'est une aberration : "Cette suppression traduit une méconnaissance totale des enjeux du XXIe siècle : pour réussir la transition énergétique qui s'impose dans la lutte contre le réchauffement climatique et poursuivre sa réindustrialisation, la France a plus que jamais, besoin d'une jeunesse ouverte aux sciences ET à la technologie. De plus, la technologie fait partie des disciplines du collège qui valorisent les initiatives collectives des élèves, et qui bien souvent donne un peu de répit à ceux en difficulté. Elle leur donne l'occasion de mettre en valeur des qualités peu exploitées par d'autres matières."
Un plaidoyer donc pour cette discipline qui permet de découvrir l'objet technique mais aussi l'informatique. De nombreuses instances se sont prononcées contre cette réforme. Parmi elles, selon François Wicker "l’Académie des sciences, l’Académie des technologies, le syndicat majoritaire des personnels de direction, les syndicats d’enseignants ainsi que la Société des ingénieurs Arts et métiers".
Une pétition a été mise en ligne par les associations de professeurs de technologie sur change.org : elle a à ce jour recueilli plus de X signatures.