C'est pour cinq ans que la Société azerguoise de repoussage et d’emboutissage (Sare) et Fil’ing broderie pourront jouir du label Entreprise du patrimoine vivant (EPV).
Cumulant artisanat et industrie, ces nouveaux arrivants peuvent désormais profiter de l'appui opérationnel de l'Institut national des métiers d'art (Inma) mais aussi d'une reconnaissance nationale et internationale. Une réelle affirmation du modèle "Made in France" qui vient cristalliser l'excellence du savoir-faire des entreprises locales.
Une victoire pour Sare
Labélisée pour sa précision et sa minutie dans le repoussage, la société azerguoise, basée à Grandris, peut compter sur son savoir-faire artisanal initié par la famille Bayle depuis 1964.
Pour Guillaume Rabier, président actuel de la société, ce label permet "la reconnaissance d’un savoir-faire ancestral et l’espoir d’être plus visible auprès de nos institutions pour relancer une filière de formation". Un point aujourd'hui essentiel en raison de l'absence d'école de repoussage : "C’est notre avenir et l’avenir d’un métier qui est en jeu. Nous aimerions que la Fédération des industries mécaniques des métaux en feuilles et l'Union des industries et métiers de la métallurgie, nous soutiennent et revalident au moins un Certificat de qualification paritaire de la métallurgie ".
Il s'agit donc pour Sare de former en interne – pour cinq ans –ses propres ouvriers. Sare cherche aussi à perpétrer sa production multi-secteur en l'adaptant à une conduite écologique : "Nous travaillons le métal en feuille qui est par nature "recyclable". Nous avons un dispositif et des accords pour recycler nos métaux que nous trions (acier, Alu et inox). L’innovation passe aussi par des nouveaux équipements, moins consommateur d’énergie et de fluide, par l’utilisation de lubrifiants plus écologiques."
La broderie affinée et raffinée de Fil'ing
Valorisée pour sa broderie de haute technicité sur multi-support et sur la maitrise de la machine Cornely – utilisée pour la pose de passementerie et considérée comme un outil à la pointe de la technologie coutière – pour l'entreprise aindinoise basée à Civrieux, le label est "une fierté et la reconnaissance d’un savoir-faire entre tradition et modernité".
C'est le fruit d'une production familiale depuis 1997, dirigée aujourd'hui par Yves Carrara qui s'implante dans la maroquinerie, l’accessoire de mode, le prêt à porter, le balnéaire, l’ameublement et les produits d’exception pour les marques de luxe françaises. Fil'ing souhaite d'ailleurs se distinguer en assurant "une précision des réglages et des métiers surtout dans le secteur de la finition,nécessaire en vue d’obtenir une qualité d’excellence". De cette façon, l'entreprise met l'accent sur l'innovation de son capital physique. Elle développe son sourcing matière (trouver les bons tissus pour chaque modèle) par l'utilisation de matériaux éco-responsables et de proximité.
Coup double pour la Cor et son président
La Communauté d'Agglomération de l'Ouest rhodanien est doublement récompensée dans ce cru 2023 des labellisés en Beaujolais. Tandis qu'à Cours, Thion renouvelle son label, l'entreprise grandrisienne Sare entre dans la danse et reçoit le précieux sésame pour la première fois.
La fierté est aussi double pour Patrice Verchère, à la fois président de la Cor et maire de Cours : "Ces labellisations montrent le savoir-faire des entreprises de notre territoire et prouvent l'attractivité de la Cor", se réjouissait-il lors en aval du conseil communautaire du 23 mars.
L'Écomusée du Haut Beaujolais - dont la réhabilitation représentera un des plus importants investissements de la collectivité cette année avec un peu plus d'1,6 M€ - ancienne manufacture de couvertures et molletons du XIXe siècle, témoigne de la riche activité textile de ce territoire.