"Il y a trop d'hypocrisie sur le monde agricole : on tient de gentils discours sur la souveraineté alimentaire et en réalité, on fait tout l'inverse".
Dès le début de son échange avec les journalistes présents au Salon international de l'agriculture à Paris, le ton était donné : pour Laurent Wauquiez, la France n'en fait pas assez pour ses agriculteurs.
Le président de la région Aura a notamment pointé du doigt des normes trop contraignantes imposées aux agriculteurs français, "Alors même que nous avons l'agriculture au monde la plus respectueuse de l'environnement". Il a également souligné l'hypocrisie de certains politiques présents au salon : "On ne peut pas faire semblant d'aimer l'agriculture au salon et ne faire que l'affaiblir les 364 autres jours de l'année".
Défendre l'installation et la rémunération des agriculteurs en Auvergne-Rhône-Alpes
Interrogé sur les priorités du monde agricole, Laurent Wauquiez a souligné l'importance de l'aide aux installations des jeunes agriculteurs. "Sans eux, l'agriculture française elle est morte, c'est donc la première chose à faire". Il notamment cité l'exemple de Marine et Michel Van Simmertier, les deux éleveurs d'Ovalie, vache salers égérie du Salon, âgés d'une trentaine d'années et basés à Saint-Alyre-ès-Montagne dans le Puy de Dôme. "C'est cette nouvelle génération qu'on doit soutenir et qu'on doit installer. Le métier d'agriculteur ne peut pas être un métier où l'on fait des cadences infernales et en plus on est payé au lance-pierres".

Il a rappelé que la Région Aura avait triplé son budget agricole depuis 2016, en faisant le premier de France.
Une tendance qui se retrouve dans tout l'Hexagone : entre 2016 et 2022, les Régions françaises ont connu une hausse de plus de 83 % de leur budget en en faveur de l’agriculture, de l’agro-alimentaire, de la forêt et de la pêche aquaculture, passant de 311 M€ à 571 M€. Pour que la France retrouve sa souveraineté alimentaire, il faut selon lui favoriser la consommation de produits français et se battre pour une plus juste rémunération des producteurs.
"Ce que voient les consommateurs aujourd'hui, c'est qu'ils payent toujours plus cher les produits français tandis que les agriculteurs n'ont aucune amélioration de leur rémunération. Ce problème doit être mis sur la table, clairement à un moment ça doit-on doit dire stop ça suffit, on ne peut pas avoir des grandes surfaces qui en réalité font semblant d'être gentils et font des très gros bénéfices sur le dos de nos de nos agriculteurs".