Plus d'une heure avant l'assemblée générale d'Inter Beaujolais, au foyer rural de Fleurie, les élus de la chambre d’agriculture du Rhône, d'Inter Beaujolais ainsi que l’ensemble des partenaires du projet "Renouvellement des générations en Beaujolais" et d'autres invités, se sont retrouvés pour le lancement officiel du site Internet lecoindufoncier.fr.
L'objectif de cette nouvelle plateforme en ligne et gratuite : permettre aux porteurs de projet d'accéder aux offres de reprises de vignes, en vente ou location, dans le Beaujolais et plus globalement dans le Rhône. Il contient aussi des offres de reprise de cuvage seuls et fait le lien vers des offres de reprise de domaine sur les sites du Répertoire Départ installation RDI et ceux des partenaires.
location ou à la vente.
"On centralise les offres des futurs cédants qui veulent bien mettre leur annonce. On optimise ainsi la mise en relation et guide les candidats et les cédants vers les démarches à l'installation et la transmission, a completé Marc Robin, conseiller viticole à la chambre d'agriculture et animateur du projet Renouvellement des générations. Des structures comme des Maisons de négoce et des caves coopératives peuvent aussi créer des offres au nom de leurs adhérents."
Lors de ce point d'étape à Fleurie, Marc Robin a affirmé avoir été en contact avec 80 porteurs de projet qui recherchent des vignes et des cuvages. "Ce sont plutôt des investisseurs. Nous avons aussi des salariés qui travaillent sur des domaines viticoles qui veulent se lancer. On a aussi des domaines qui veulent s'agrandir et recherchent des vignes. Mais certains candidats à l'installation ont des difficultés pour trouver des vignes et des bâtiments. On estime qu'il faudrait 500 ha et 40 bâtiments pour répondre à tout cela", indique-t-il.
Des reprises d'exploitation pas si simples à concrétiser
Malgré de nombreuses opportunités dans le Beaujolais, tous les projets de reprise ne se concrétisent pas aussi facilement, comme le confirme Sébastien Jacquemont, de Vinea Transaction. "Latransmission de domaine ou de vignes, c'est un travail de terrain qui prend du temps. Et dans le contexte actuel, avec des taux d'intérêt qui ne cessent de grimper et des démarches administratives lourdes et longues, ce n'est pas simple, y compris pour les candidats à l'installation, sur le plan financier."
L'épineux dossier de l'accès au bâti' est naturellement revenu au-devant des échanges, "dans un contexte où on ne pourra plus construire", comme l'a rappelé Jérémy Thien, vice-président à la Communauté de communes Saône Beaujolais et conseiller régional, en faisant référence au Zéro artificialisation nette, un objectif à 2050 fixé par la loi climat et résilience.
Questionné sur ce sujet de fond en conclusion de l'assemblée générale d'Inter Beaujolais qui a suivi, le sous-préfet Jean-Jacques Boyer a évoqué "une légalisation actuelle qui n'aide pas" à faire bouger les lignes. "Il faut faire preuve d'imagination et de créativité pour concilier des principes peu conciliables". Dans un objectif de trouver des solutions à cette contrainte, des rencontres entre responsables professionnels, élus locaux et services de l'État se sont tenues en fin d'année 2022. Elles vont se poursuivre en 2023, notamment fin février et durant le mois de mars.
