AccueilACTUALITESViticultureLe dépérissement du vignoble, un autre enjeu pour la filière viticole

Le dépérissement du vignoble, un autre enjeu pour la filière viticole

Le Beaujolais fait partie intégrante du Plan national de dépérissement du vignoble pour lequel une réunion d'information animée par des experts sera organisée jeudi 23 février au lycée Bel Air à Belleville-en-Beaujolais.
Arrachage d'un cep malade dans le Beaujolais.
©David Duvernay - Arrachage d'un cep malade dans le Beaujolais.

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Chaque année en France, le dépérissement du vignoble est responsable d'une perte de rendement annuelle de 4,6 hl/ha, un chiffre datant de 2015 (Missions Fam-Cniv-Bipe) mais qui, probablement, serait toujours d'actualité. "En Beaujolais, sur nos 13 000 ha de vignes, c'est comme si on perdait 60 000 hl par an. C'est un volume considérable", a introduit Thibault Laugaa, à l'occasion de l'assemblée générale d'Inter Beaujolais à Fleurie, jeudi 2 février.

En poste à la chambre d'agriculture du Rhône (CA69) depuis 2022 dans le cadre d'une convention entre Inter Beaujolais, la CA69 et le Comité national des interprofessions des vins (Cniv), le conseiller viticole fait partie, pour le Beaujolais, des "15 du plan", c'est-à-dire des quinze membres nommés en région pour être les relais du Plan national de dépérissement du vignoble (PNDV).

Celui-ci a pris forme le 22 juillet 2015, à la Maison de la Chimie à Paris, au moment où étaient divulgués des résultats de l’étude Fam-Cniv-Bipe sur le dépérissement du vignoble. Moins d'un an plus tard, le 7 avril 2016, à AgroParisTech, il a alors été présenté à la filière viticole, avant que le conseil spécialisé de FranceAgriMer, douze jours plus tard, ne décrète le dépérissement comme priorité nationale.

Un plan financé entre l'État et l'ensemble de la filière viticole

Depuis cette date, plusieurs étapes ont été franchies pour ce plan national coconstruit et financé entre l'État et l'ensemble de la filière viticole via le Cniv* et dont la première phase, d'une durée de cinq ans (entre 2017 et 2021), a permis de financer, à partir d'appels d'offres, une trentaine de projets de recherche sur la problématique. "Dès qu'on parle de dépérissement, on adopte une approche très large. Ce sont tous les facteurs qui vont provoquer une baisse du potentiel de production, brutale ou progressive. On en dénombre une soixantaine", a-t-il avancé.

©David Duvernay

Si les maladies du bois, particulièrement expressives au milieu des années 2010, ont incité la filière à prendre les devants sur la nécessité de trouver des solutions, progressivement, les acteurs du monde viticole ont inclus d'autres facteurs à ce vaste chantier comme les jaunisses, les viroses ou tout ce qui est lié au matériel végétal, au changement climatique ou encore aux évolutions des pratiques culturales, etc.

"Tous les ans, on préfère mettre le paquet sur cinq ou six projets de recherche, détaille Thibault Laugaa. En 2022, cinq programmes ont été sélectionnés pour 2023 et les années suivantes. Ils sont portés par des instituts techniques comme l'IFV, l'Inrae, une ou plusieurs chambres d'agriculture, etc.", a-t-il enchaîné le conseiller viticole de la CA69.

Le PDNV Tour Beaujolais, jeudi 23 février

Après cette première phase essentiellement axée sur la recherche, le second PNDV qui a débuté en 2022 a un objectif de transfert des acquis de la recherche vers le vignoble et de régionalisation, d'où le recrutement de Thibault Laugaa comme référent en Beaujolais.

Trois axes ont été particulièrement travaillés en automne 2022 : le recensement des enjeux et des axes de travail sur ces sujets de dépérissement via une trentaine de rencontres individuelles avec des experts techniques ou des vignerons pilotes. Ces rencontres ont donné lieu à la constitution d'un groupe de prescripteurs techniques pour porter les acquis et les actions du PNDV. Enfin, sont mises en place des actions de communication : articles, vidéos et présentations en réunions viticoles.

L'une des actions majeures de 2023 sera notamment l'organisation d'un PNDV Tour Beaujolais, prévu jeudi 23 février au lycée Bel Air à Belleville-en-Beaujolais, durant lequel seront abordés via des ateliers animés par des chercheurs tous les sujets liés au dépérissement (plantation, maladie du bois, porte-greffe, gestion du gel, etc.).

*Le PNDV est piloté dans le cadre du Cniv par un conseil de surveillance assisté d’un directoire technique. Ces deux organes s’appuient sur un Conseil scientifique dont les membres sont nommés par le ministère de l’Agriculture ainsi que sur un comité mixte de suivi, qui associe tous les partenaires, notamment l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae), la Fédération française de la pépinière viticole, les chambres d'agriculture ainsi que les acteurs du conseil, du développement, de la formation...

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