Il faudra encore patienter pour connaître le dénouement de l'affaire qui concerne l'ex-député Les Républicains Bernard Perrut. L'ancien parlementaire du Beaujolais, qui devait être jugé ce jeudi 14 septembre, a finalement vu son procès renvoyé au 8 février prochain pour "raisons médicales", sur décision du tribunal correctionnel.
Pour rappel, il devait comparaître devant la 32e chambre pour détournement de fonds publics par utilisation abusive de ses indemnités représentatives de frais de mandat. Le montant serait de 94 000 €, sur une période allant de 2015 à 2017.
"Bernard Perrut n'est pas un homme d'argent"
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a également noté des manquements à ses obligations déclaratives au sujet de la valeur de son patrimoine ou de contrats d'assurance vie.
Lors de l'audience, son avocat, Maître Bruno Quentin, a réclamé le renvoi, s'appuyant sur des certificats médicaux pour évoquer des "problèmes de santé" du député suppléant d'Alexandre Portier dans la 9e circonscription du Rhône, où il a été lui même député entre 1997 et 2022. Son représentant, pour le défendre, a expliqué que "Bernard Perrut n'est pas un homme d'argent. Il est terriblement blessé, humilié par ce qui se passe".
La présence de terrain de l'ex-député pointée du doigt
Pas de quoi décontenancer le représentant du Parquet national financier, à l'initiative de cette citation à comparaître. Celui-ci s'y est opposé, évoquant un élu qui "cherche à gagner du temps".
Il a surtout ironisé sur un "état de santé à géométrie variable" en s'appuyant sur des photos de l'actuel conseiller régional en date du 8 septembre dernier, jour d'ouverture de la Coupe du monde de rugby à Paris. On y voit l'ancien maire de Villefranche poser à côté du trophée de la compétition.
Jugé le 8 février 2024
Une sortie parmi d'autres qui ont pu être relevées sur ses réseaux sociaux, à laquelle on peut ajouter sa présence, jeudi 7 septembre, à la visite de la préfète du Rhône à Corcelles-en-Beaujolais. Ce qui fait dire au procureur que Bernard Perrut a "du temps et de l'énergie pour participer à ce type d'événements positifs".
Une nouvelle audience fixé au 8 février 2024 a été acceptée par le président de la 32e chambre. Ce dernier a à son tour pointé du doigt l'ancien député, en arguant qu'"approcher le tribunal correctionnel [...] crée manifestement plus d'émotion que la Coupe du monde de rugby", mais "préfère laisser une possibilité que les choses se passent au mieux".
Des soucis d'origine cardiaque pour Bernard Perrut
Contacté par Le Patriote Beaujolais, Bernard Perrut s'est défendu face aux remarques du tribunal. Notamment sur la question de la photo à côté du trophée de la Coupe du monde de rugby. "J'ai eu l'occasion de pouvoir l'approcher début août dans une autre région de France, explique-t-il. Cela n'a rien à voir avec l'événement."
Il explique aussi que les quelques déplacements qui ont pu être constatés sur ses réseaux sociaux étaient "importants" - dont la venue de la préfète - mais qu'il limitait les moments festifs. "Je ne suis pas allé à la diffusion du match sur écran géant à Arnas ou aux cérémonies pour célébrer la Libération."
La raison est à chercher dans des problèmes d'origine cardiaque. "Je fais de l'arythmie et j'ai des épisodes de déprime depuis cette affaire, révèle-t-il. Les médecins n'ont pas considéré que je serais suffisamment en forme pour vivre ce type d'audience." Le conseiller régional a assuré que sa santé irait en s'améliorant d'ici la fin de l'année pour lui permettre de se mettre à disposition de la justice.
"Je ne dois un euro à personne"
Concernant l'affaire qui le concerne, il a confirmé que "tous les éléments seront donnés pour que le tribunal puisse effectivement voir l'utilisation de tout ce qui a pu m'être reproché". Bernard Perrut a aussi mis en avant le fait que l'Assemblée nationale ne se portait pas partie civile. "Elle n'est victime de rien, insiste-t-il. Moralement, je n'ai aucun souci et je ne dois un euro à personne."