Il s'agit d'un programme sans précédent dans notre vignoble."
L'UVB est la structure porteuse de ce plan collectif de restructuration du vignoble. Ce sont les ODG beaujolais/beaujolais-villages et crus qui ont demandé à l'UVB de mettre en œuvre ce plan, et ceci dans le cadre du programme national de l'OCM (Organisation commune du marché). Il devrait apporter une bouffée d'oxygène pour la profession.
"Le plan proposé s'appuie sur des études techniques de la SICAREX et la Chambre d'agriculture menées depuis dix ans qui ont conduit à proposer des orientations techniques validées", indique François Roth.
Des aides européennes via France AgriMer peuvent être octroyées aux viticulteurs de deux manières : soit dans un cadre individuel, soit dans un cadre collectif (Plan collectif de restructuration) avec des contraintes plus importantes mais des montants d'aides plus élevés et garantis sur trois ans.
Favoriser le renouvellement du vignoble
Les actions aidées concernent la plantation et la reconversion variétale. Par exemple, et pour l'appellation beaujolais/beaujolais-villages et toujours dans le cadre de la reconversion variétale et du PCR*, on arrache du gamay et la replantation doit avoir lieu avec un écartement minimum entre les rangs de deux mètres. "Les viticulteurs peuvent replanter exclusivement du chardonnay blanc, du gamay de bouze noir (cépage semi-teinturier) ou encore du gamay de chaudenay noir", expose François Roth.
Des replantations peuvent être effectuées en vin de pays. Dans ce cas la liste des cépages est beaucoup plus large.
Côté plantation et concernant l'appellation beaujolais et beaujolais-villages, le programme indique la plantation de chardonnay blanc et gamay noir avec modification de la densité après arrachage et une replantation avec un écart de densité d'au moins 10?% par rapport à la densité initiale. Dans le cadre du PCR, l'écartement minimum entre rang (rang par rang) doit être en plus supérieur ou égal à deux mètres pour les beaujolais et beaujolais-villages.
"L'intérêt de l'élargissement des rangs est de faciliter la mécanisation, de limiter l'utilisation de produits phytosanitaires, d'aller vers une meilleure aération de la vigne. Celle-ci sera donc mieux résistante à la pourriture. L'objectif aussi est de faciliter l'enherbement, ce qui pourrait permettre d'utiliser moins d'herbicides", souligne François Roth.
Pour les crus du Beaujolais, le plan indique la plantation de gamay noir avec modification de la densité après arrachage et replantation avec un écart de densité d'au moins 10?% par rapport à la densité initiale. Dans le cadre du PCR, l'écartement minimum entre rang (rang par rang) doit être supérieur à 1,80?m.
Récemment, l'Union des vignerons du Beaujolais a organisé une réunion sur les aides qui peuvent être octroyées aux viticulteurs via France AgriMer dans le cadre de ce plan de restructuration amorcé en 2013. "Il représente 469 hectares qui vont être replantés (soit depuis 2013 jusqu'en 2015). Ce qui représente 93?% de la surface prévisionnelle inscrite par l'UVB qui voulait atteindre les 500 hectares de plantation", délivre le directeur de l'UVB.
Cet objectif devrait être atteint avec de nouveaux entrants, soit des vignerons qui vont intégrer ce plan ou ceux qui s'engageraient dans un plan à la hausse.
"Avant la mise en place de ce plan collectif, il aurait fallu cent vingt ans pour renouveler le vignoble, aujourd'hui on divise par trois cette durée, souligne François Roth. L'idée est d'amplifier ce mouvement dans le cadre du prochain plan collectif pour les années 2016, 2017 et 2018."
Laurence Chopart
* Plan collectif de restructuration.
Le vignoble beaujolais en pleine mutation
"Le vignoble Beaujolais est en plein changement, il faut sortir du vocable le mot crise, souligne François Roth, directeur de l'Union des vignerons du Beaujolais, et la restructuration en cours est le symbole de la modernisation de nos vignes.
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